• DE METZ à ISTANBUL

     
     Maintenant, nous roulons sans relâche et  atteignons Stuttgart en Allemagne où nous nous installerons sur le camping du parc du Neckar. Une fois installés, nous dinons et allons faire un tour à pieds dans les environs. Le camping se trouveàcôtéd’uneimmense place où une dizaine d’immenses structures légères sont en cours de démontage.

     Les enseignes des grandes marques de bières allemandes sont encore visibles ; nous avons manqué la grande fête de la bière de Stuttgart, peut-être que demain nous aurons plus de chance à Munich, prochaine étape de notre parcours et capitale mondiale de la spécialité.

     Nous marchons le long du Neckar et grimpons des escaliers qui donnent accès à un pont métallique qui surplombe la piste d’essai de Mercédès d’ où nous voyons les voitures de la marque en pleine vitesse « 176 km/h » comme le montre le panneau lumineux que nous avons sous les yeux.

    Stuttgart est la ville du n° 1 allemand de l’automobile, la « Mercédès Arena » domine la ville de sa magnifique structure moderne en aluminium anodisé.

     Nous regagnons le camping et passons devant le « bistro » du parc, fréquenté par un groupe d’allemands au verbe haut, compagnons indésirables que nous subissons jusqu’au matin, vu que nous sommes installés à proximité.

    25 octobre 2009

     Nous sommes passés à l’horaire d’hiver et alors que nos teutons tonitruants sont couchés, nous nous levons sous un ciel gris et pluvieux. Après douche et petit déjeuner, je me rends au local « vaisselle » et fais la connaissance de notre voisine allemande qui bivouaque avec son  mari à bord de leur combi « Wesphalia ».

    Nous entamons une conversation sur notre sport favori, le camping car, elle, en français basique et moi, en allemand rudimentaire. Malgré tout, nous nous comprenons très bien ; elle aime bien la France, surtout le sud, mais aussi les châteaux de la Loire qu’elle connaît beaucoup mieux que moi.

    On parle également de Monet, son peintre préféré dont elle vient de visiter la propriété à Giverny. Parfaitement en accord sur le sujet, nous parlons de l’artiste à bâtons rompus ; elle peint en amateur à ses heures. Par instant, les mots nous manquent mais j’ai bien compris que nous nous quittions à regret. Vers neuf heures, Jo se met aux commandes de notre vaisseau et nous quittons Stuttgart pour Marbach an der Donau, entre Linz et Vienne en Autriche où nous avons repéré un camping. Nous empruntons les autoroutes qui nous permettent d’avancer rapidement mais même au « taquet », à 110 km/h, Totor, voit défiler les bolides allemands car ici, la vitesse n’est pas limitée et les péages inexistants. Nous passons la frontière autrichienne à Passau  et faisons une halte pour acheter la vignette obligatoire pour circuler sur les autoroutes du pays. Je remplace Jo au volant et faisons connaissance avec  le Danube que nous traversons à Degendorf, puis nous  rencontrerons régulièrement le « fleuve romantique »  jusqu’à Marbach an der Donau où nous trouvons notre camping  juste au bord, rive gauche. Nous installons notre camion face au fleuve et regardons passer les bateaux. Aujourd’hui nous avons parcouru 608 kms mais je n’apprécie pas  d’ignorer les villes magnifiques que nous traversons, mais Jo est là pour me rappeler que « c’est pour la bonne cause ».

     

    Coucher de soleil sur le Danube à Marbach (Autriche).

    26 octobre 2009

     Ce matin, nous nous sommes réveillés avec le jour à 6 h 00, avant notre réveil programmé à 7 h 00. Ainsi avons-nous pu assister au lever du soleil sur le Danube par un beau temps automnal. Nous quittons Marbach à 9 h 00 et roulons en direction de Kecskemét au sud de Budapest où un camping est localisé. Il fait doux et Jo roule, décontractée, les yeux sur les Alpes que l’on devine au loin.Par l’autoroute M1, nous entrons en Hongrie à Neckeldorf où il faut s’acquitter du prix de la « vignette » autoroute à 1170.00 HUF soit 5.50 €, décomposé ainsi :

    H Matrica (vignette) 4 napos (4 jours)                   936.00 HUF

    WW 25.00 % (TVA ?)                                      234.00 HUF

    Készpénz (total)                                                        1170.00 HUF

     Ici, il faut rouler feux de croisement allumés. Le brouillard tombe au fur et à mesure que nous avançons. Sur cette autoroute circule un nombre incalculable de camions, c’est la seule grande voie de circulation reliant l’est à l’ouest, la Hongrie est la plaque tournante du fret provenant de Turquie et au-delà, à l’est, la Grèce, la Roumanie, La Bulgarie, la Tchéquie, etc.… Toutes les grandes sociétés européennes de transport sont présentes à Györ et Budapest.Aux abords de Györ, nous surplombons la ville et l’image que nous avons sous les yeux  semble sortie d’un album de l’époque soviétique ; tous les immeubles sont laids.Nous sortons de l’autoroute pour entrer dans la ville de Kecskemét et arrivons devant le camping de la ville qui est fermé et en réparation. Nous nous installons sur le parking du stadium qui se trouve juste en face et j’irai assister à une séance d’entraînement de l’équipe fanion de football. A 16 h 00, la nuit est tombée mais la ville vit. Nous voyons encore circuler quelques Traban. 

    Budapest

     27 octobre 2009

    Il a plu cette nuit mais le soleil est revenu vers 8 h 00. Nous nous sommes réveillés avec le jour à 6 h 00. Je suis content car notre chauffe eau fonctionne très bien et nous avons pris notre douche  à bord. Un peu de chauffage pour tempérer la cellule et nous petit-déjeunons  avec les infos de « France Infos ». Nous nous remettons en route et faisons une escale à « Auchan » Keczkémet pour liquider les 4000 forints hongrois qu’il nous reste soit 18 €. 1 € = 212,727 HUF   1 HUF = 0,00470 €

     Nous passons la frontière hongro-serbe à Röske ; il est 10 h 00, nos passeports sont passés à la loupe par une douanière hongroise blonde et par un douanier serbe coincé qui monte à bord histoire de voir  comment est l’intérieur plus que pour vérifier si nous ne transportons pas un passager clandestin . La Serbie est une immense plaine agricole, plate comme la main traversée par l’autoroute E75 quasiment rectiligne. Nous apercevons Novi Sad sur notre droite et traversons Belgrade en pleine reconstruction et le Dunav (Danube serbe).  Nous n’apercevrons que ça et là quelques villages au loin mais n’en verrons véritablement aucun durant toute la traversé de la Serbie.

     A quelques kilomètres au sud de Belgrade, nous stationnerons sur une aire de camping dans la cour d’un motel, il est quinze heures et nous avons parcouru 340 kms. J’en profite pour faire le plein d’eau et  remplacer un fusible car il n’y a plus de voyant d’huile moteur, de freins, d’escalier escamotable depuis Metz, après l’intervention chez Mercedes. Je n’attendais que l’opportunité pour le faire mais ce que nous n’avions pas remarqué, c’est l’absence de feux stop et du klaxon, autrement dit, nous naviguons depuis Metz sans stop ni klaxon. C’est en regardant le schéma électrique et après essai que je me suis rendu compte de la chose. Le fusible changé tout est rentré dans l’ordre.

    La nuit tombe vite par ici, donc nous fermons la maison jusqu’à demain.  Nous passerons en Bulgarie et comptons traverser Sofia et arriver à Plovdiv.

     

     Plaine Serbe

     28 octobre 2009

     Nous avons donc passé la nuit sur le parking du motel « Jerina » au bord de l’autoroute et nous l’avons bien entendu ! J’ai pris ma douche dans une chambre du motel car le camping est fermé. Jo préfère celle du camion.Nous reprenons la route vers 8 h 30 en direction de Nis et Plovdiv ; il fait beau. La plaine serbe se déroule devant nous  où les labours sont en cours. Nous passons Nis et le paysage change sensiblement, il devient plus vallonné.Nous quittons l’autoroute pour la nationale E80 et Jo lève le pied car la route est un peu cabossée.

    Plus nous approchons de la frontière bulgare, plus la route s’élève ; nous entrons dans la vallée de la « Stara Polamina ». La région est pauvre, les maisons de briques rouges sont tristes.Nous longeons la rivière « Nisasa » qui se faufile dans les gorges de la « Sava Plamina » à « Sicevo ». Nous suivons cette rivière jusqu’à la frontière de « Dimitrovgrad ». Le passage de celle-ci se fait avec le sourire de la douanière bulgare qui nous souhaite un bon voyage en français après avoir visé nos passeports. Un arrêt au bureau de change pour prendre quelques « Leva » (1 € = 1,90 leva) et la vignette pour l’utilisation de la seule autoroute existante (en partie) qui traverse le pays. Il nous en coûte « 10 leva » pour 7 jours d’utilisation maximum.

     

    Village Bulgare

     

    J’ai lu et entendu à « Radio Camping-car » que la Bulgarie avait du mal à rompre avec son passé bureaucratique ; j’ai pu vérifier le contraire, ce peuple européen en devenir nous ouvre ses portes avec le sourire. Les quelques villes que nous traversons ne peuvent pas renier leur architecture soviétique, si tant est qu’il existe une architecture soviétique tant les immeubles sont affreux. Cependant, de beaux immeubles modernes commencent à se montrer  ça et là et de grosses berlines de toutes marques se pavanent au milieu de la flotte bas de gamme dont de vieilles Lada et Traban et autres guimbardes sans nom ni âge.

     

    La douane Bulgare

     

    Nous entrons dans les faubourgs de « Sofia » ou plutôt les bidonvilles, véritables villages de tôles et de planches où sont installés des « Roms ». Là aussi se côtoient l’urbanisme communiste et  les immeubles modernes ; je pense que le changement est en cours après des décennies d’immobilisme. Les tramways usés occupent le centre des grands boulevards rectilignes de la capitale que l’on traverse somme toute assez facilement.

     

     

    Sofia

     

     Un chien errant traverse la route juste devant notre camion, Jo, debout sur le frein, l’évite de peu, les cœurs battent à 100 à l’heure. Puis nous retrouvons les mornes plaines agricoles de la « Rossovo Dolina » jusqu’à Plovdiv que nous atteignons vers 16 h 00. Nous nous promenons dans les faubourgs de cette ville industrielle à la recherche d’un hypothétique camping, mais la nuit tombante nous pousse vers une friche industrielle où nous nous installons pour la nuit. Nous avons parcouru 500 kms.

     

     

     

      SOFIA

     29 octobre 2009

     Levés tôt car réveillés par les bus qui amènent de la ville les ouvriers travaillant dans les ateliers du quartier. J’ai une pensée furtive pour ces hommes et ces femmes que  j’imagine, dans la nuit hivernale, rejoignant sous l’éclairage glauque des quelques lampadaires existants, leurs ateliers de tôles rouillées d’où dépasse du toit un pauvre tuyau crachant une fumée grise. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens subitement heureux de reprendre la route. En avant, Jo !

    Nous rejoignons l’autoroute M1 qui bientôt se transforme en route E80 (l’autoroute n’étant pas terminée). Les tronçons roulants succèdent aux autres plus cabossés et nous traversons la steppe bulgare et quelques villages vestiges d’un autre âge où les gens cultivent des choux au bord de la route et vendent des cucurbitacées 0.20 Leva la pièce.

     Nous passons la frontière à « Svilengrad » ; les douaniers bulgares nous font passer sans attendre et arrivons à la douane turque, immense et moderne. Le passage se fait sans problème et le premier chant que nous entendons est celui du muezzin de la belle mosquée immédiatement après la douane. Il est midi ou plutôt 13 h 00 car nous entrons en Turquie qui n’est pas encore en Europe.


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