• SUITE ET FIN DE NOTRE VOYAGE EN ESPAGNE

    SUITE ET FIN DE NOTRE VOYAGE EN ESPAGNE

    21-22-23 Avril 2009 :

    De Zamora, que nous visiterons rapidement, nous retiendrons sa jolie « Plaza Mayor »nous irons prendre nos quartiers de nuit au camping sud de la ville. Puis Valladolid que nous traverserons, après un arrêt de deux heures, nous rejoindrons le camping d’Aranda de Douoro que nous avons fréquenté lors de notre premier séjour en Espagne en décembre 2008.

     

     

    ZARAGOZA

    23-24-25-26 Avril  2009 :

    Nous quittons le camping de « Aranda de Douros » par un chaud soleil, nous sommes toujours en « Castilla y León » et le vignoble défile sur les rives du fleuve que nous suivons. Vers « El Burgo » nous quittons la N122 pour emprunter sur la droite une route départementale qui  nous fera éviter la ville de « Soria ». Nous sommes dans une plaine aride qui s’étend entre la « Sierra Ministra » et la « Sierra de Urbion » chaînes de moyennes montagnes caillouteuses. Peu propices à la culture ces terres sont néanmoins exploitées à grande échelle et à grand renfort d’arrosage. Sur d’énormes surfaces des pompes envoient l’eau dans des centaines de kilomètres de tuyauteries et partout les arroseurs automatiques crachent en jets pulsés ou pulvérisés des milliers de mètres cubes d’eau puisée dans les nappes. Le résultat est incontestable partout où le sol est arrosé, le vert sombre des cultures céréalières (je suppose) explose, contrastant avec le brun des terres sèches non encore irriguées. 

    Cette région est mise en valeur grâce aux financements de la communauté européenne, comme le précisent les panneaux bleus étoilés de jaune que nous rencontrons. De vieilles fermes en pisé sont à l’abandon  mais elles sont remplacées par de grandes « hacienda » modernes  aux pelouses fraîchement tondues .Dans les champs le développement économique est en marche. Des tracteurs préparent la terre,  d’autres pulvérisent les engrais nécessaires au  sain développement des graines que les semoirs épandent. Des camions, chargés de plusieurs tonnes de tubes métalliques, attendent  leur tour, pour le déchargement tandis que des équipes  alignent les tubes au sol avant assemblage.

    Des sites de captage d’eau sont en cours de construction, les bétonnières tournent à plein régime  tandis que les groupes de pompage, dans leur emballage attendent déjà leur installation, alors que les lignes électriques qui doivent les alimenter sont encore loin derrière.  Nous rejoindrons l’ « auto pista  A2» un peu avant « Calatayud » et  d’ici, jusqu’à « Zaragoza » l’horticulture industrielle prend le relais comme le prouvent les énormes surfaces de bâches blanches  qui recouvrent le sol. Nous arrivons dans la banlieue sud de Zaragoza où se trouve le plus moderne des terrains de camping que nous ayons fréquentés depuis notre départ « Le camping du canal ». Nous nous installons  mais il faudra attendre encore un peu avant que les arbres, plantés sur les parcelles, offrent leur ombre bienfaitrice aux campeurs.

    Nous prenons le bus pour rejoindre la ville par un magnifique soleil, il fait vingt neuf degrés  et le chauffeur  nous conduit tout en douceur jusqu’à la place « de Carmen » terminus de la station. Zaragoza  que nous découvrons est une ville moderne, capitale de l’ « Aragon », elle est construite concentriquement autour de son centre historique. Toutes les grandes avenues pointent vers les six ponts du « Rio Ebro » qui  arrose la ville. C’est une ville « verte »  très bien aménagée pour la circulation piétonne et automobile. De grands parcs et jardins permettent aux habitants de s’y promener et s’y oxygéner. Comme beaucoup de villes  Zaragoza a eu son époque « romaine » dont des vestiges sont mis en valeur autour de la place « César Auguste » dont la statue en orne le centre.

    La « Torreon de la Zuda » un peu penchée, détermine l’extrémité d’un mur et de fondations mises à jour à l’occasion de fouilles archéologiques toujours en cours. La « Plaza del Pilar » est incontestablement le cœur de la ville, immense, magnifique, elle est dominée en son milieu par le majestueuse « Basilica de Noestre Señora del Pilar », tout en longueur encadrée par quatre grandes tours, surmontée de dômes et de clochetons aux tuiles vernissées vert, bleu, jaune et blanc. L’intérieur de la basilique est à la démesure de la foi hispanique, tout en or, vitraux, tentures, tableaux, statues, on y admire entre autre la magnifique coupole  « Régina martyrium » œuvre de Francisco Goya lui-même. Par ascenseur, il est possible d’accéder au sommet de la tour principale, pour  une vue panoramique de Zaragoza.  A l’extrémité ouest de la place un mur d’eau se déverse dans un bassin ;  un peu en avant un globe terrestre de bonne taille montre la vocation universelle de la cité. A l’extrémité est, la cathédrale de « San Salvador » dresse son clocher  comme un cierge vers le ciel. Un peu en amont de la cathédrale une placette en élévation avec un bassin en son centre, et des jets d’eau. La statue  de « Francisco Goya », peintre de génie, enfant de la ville et père de « La Maja nue » se dresse au milieu d’une scène de personnages en bronze qui posent pour lui. Des candélabres splendides  sont disposés tout autour de la « Plaza ». L’hôtel de ville, dominé par la basilique et la cathédrale qui l’encadrent  symbole de la suprématie cléricale sur le  municipal est gardé à son entrée par deux statues modernes. Nous  franchirons le « Ponte de Piedra », ancien pont de pierre à douze arches qui enjambe l’Ebro, d’où la vue sur le fleuve et la ville est  admirable et dont  l’accès est  orné de deux lions en marbre.

    « Plaza de Aragon » nous passerons devant le « Palacio de Antigua » qui abrite la « Capitania Général de Aragon » où nous visiterons une exposition retraçant trois cent cinquante ans d’histoire des régiments de cavalerie espagnole. Nous irons déjeuner dans un petit restaurant face à la basilique, nous nous attarderons auprès d’une artiste qui, sur le trottoir, fait pleurer son violon, les yeux perdus dans  sa musique, elle ne nous voit pas.

    Au matin de ce samedi 25 avril, le ciel est nuageux et le vent fraîchit, depuis la « porte del Carmen » nous   irons jusqu’aux arènes « La Misericordia » où règne une certaine animation. Plusieurs corridas sont programmées pour le weekend et déjà les préparatifs vont bon train. Après quelques instants d’hésitation, nous nous dirigeons vers les caisses afin d’y acheter deux billets pour le spectacle de dix sept heures. Les affiches placardées annoncent La « Feria Taurina de San Jorge » avec « Luis Francisco Espla, Miguel Angel Perera,  Cayetano » et mise à mort de six taureaux.

    En attendant l’heure du spectacle, nous irons visiter le palais de « l’Aljaféria » qui se trouve non loin des arènes. Ce monument classé au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO est un ancien palais islamique fortifié dont la construction remonte au Xème siècle. Ces remparts abritent au centre un ensemble résidentiel d’origine omeyade dont on admire les colonnes et arcatures de la grande salle qui était dédiée aux cérémonies de cour. Après la reconquête chrétienne de Zaragoza au XI ème siècle, le palais subit de vastes transformations pour devenir la résidence des souverains aragonais. De siècle en siècle  il ne cessera d’évoluer jusqu’à la prise de la ville par les troupes napoléoniennes et en 1985, d’ultimes travaux  de restauration lui donneront son aspect définitif et il abrite depuis cette date le Parlement d’Aragon « Los Cortes ». Nous nous promènerons dans les fossés du palais par un beau soleil et admirerons les murailles extérieures de l’enceinte, dominée par la tour carrée, au sommet de laquelle flottent les drapeaux  d’Aragon, d’Espagne et d’Europe.

     Nous irons déjeuner près des arènes sur une terrasse et tranquillement, nous nous installons à nos places, en attendant le spectacle. Les gradins se remplissent petit à petit, les « aficionados » grisonnants et bedonnants pour la plupart, munis de leur coussin, s’interpellent bruyamment en intercalant celui-ci entre  leur postérieur endimanché et le bêton des tribunes. Un énorme cigare entre les lèvres, un verre de bière à la main, ils sont prêts au combat. Les dames ne sont pas en reste, permanentées, parfumées, baguées, fringuées, elles se congratulent avec  chaleur avant de rejoindre leur  « Caballero ». La jeunesse semble avoir déserté les arènes, les  belles « señoritas » et les « hidalgos » ayant probablement aujourd’hui, d’autres centres d’intérêt.

    C’est devant des gradins à demi remplis, que le traditionnel orchestre entame le « paso doble » d’introduction sous les « viva ».Les « Alguazils » conduisent le « paséo » et les toréadors, matadors, picadors, bandérilléros ,péones et chevaux caparaçonnés défilent devant le public et  font leur entrée dans l’arène. Chacun va saluer le président de la cérémonie là haut dans sa loge particulière, puis les spectateurs enthousiastes et spectatrices enamourées.

    Après quelques mouvements d’échauffement dans des envolées de « véronique » des péones et quelques  entrechats dans des volutes de « muleta» du matador, « El Cornito» le premier « toros » fait une entrée fracassante sur le sable de l’arène. Lancé  aux trousses du jeune premier, en « habit de lumière » à sa portée, «El Cornito » dans un grand mouvement de ses énormes cornes acérées manque sa cible et pique son épieu droit dans  le sol. Un craquement sinistre  retentit, abasourdi, l’animal relève la tête d’où pend, lamentablement la corne brisée. En un seul élan  la foule se dresse et réclame en hurlant la sortie de la bête infirme.  Considérant ce travail de « vacher » indigne de leur fonction, les acteurs se retirent  discrètement de la scène sans un regard pour  « El demi Cornito ». Courageux mais pas téméraires, les organisateurs lâcheront un troupeau de vaches dans l’enceinte. Escorté par ses semblables, la queue entre les jambes, corne pendante, le taureau de combat quitte piteusement les lieux sous les quolibets. 

    « Siting Bull », splendide animal noir aux cinq quintaux  bien pesés, équipé d’une paire de fourche impressionnante  se rue sur tout ce qui bouge, leurré par les toréadors il court dans toutes les directions, dans un demi tour rapide il prend en chasse un danseur en ballerines noires et bas roses  qui n’a d’autre alternative que de se jeter derrière la première talanquaire qui se présente. Emporté par sa masse le « toros » tamponne la planche dans un formidable choc. La bête, assommée tombe en arrière sur son postérieur, « Siting Bull » après quelques secondes de tournis, s’écroule au sol, ses quatre membres battent l’air .Il se mettra debout quelques instants plus tard, mais pas très vaillant, après quelques pas hésitants, le sol se dérobant sous ses pas, l’animal s’écroule sur le côté. Les spectateurs hilares, accablent  de noms d’oiseaux, le péones qui essaye de relever  la masse inerte, en le tirant par la queue. Finalement remis sur ses pattes, le taureau reprenant ses esprits repart au combat. Le « picador »,  arque bouté sur les étriers de son cheval, enfonce à deux reprises sa pique entre les épaules de la pauvre bête, faisant jaillir un flot de sang  de ses plaies.

    Après quelques passes de « muleta », cambré tel un danseur de flamenco, moulé dans son habit bleu,  le « toréador », en un mouvement ondulant, plantera par trois fois, deux banderilles dans les flans  du taureau. Le sang gicle par saccades à chacun des mouvements  de l’animal épuisé. Acculé contre les planches de l’arène, sans force, résigné, la tête basse, langue pendante il mourra, l’épée fichée jusqu’à la garde dans ses entrailles. Le « matador » terminera son œuvre par le « descabello » en plantant le « verdugo »  poignard à large lame, entre la base du crâne et le début de la colonne vertébrale. Les « mulilleros » et leur attelage de mules traineront la carcasse ensanglantée à l’extérieur de l’arène. Le « toréador » recevra l’ovation d’un public conquis, il ramassera un bouquet de fleurs lancé par une admiratrice, y appliquera un baiser humide et d’un geste large retournera  les fleurs à son expéditrice en transe.

    Le troisième « toros », travaillé par la vedette « Cayetano » doit être le summum dans l’art taurique tant les « olé » accompagnent chaque passe. Les piques et banderilles appliquées à la perfection, l’animal, vidé de son sang, pantelant au centre de l’arène, n’aura pas la chance de mourir au premier coup d’épée, celle-ci ripant sur son flanc. D’une démarche altière, le torse bombé, le regard noir, « Cayetano », la lame bien alignée au bout de son bras, s’élance pour la seconde fois et embroche l’animal .Celui-ci, repliant ses pattes avant puis les arrières, se couchera lentement sur le côté pour mourir bravement sous les  « hourras » du public. « Cayetano » fera un tour d’honneur accompagné par les bravos de ses fans, baisant et renvoyant à ses admiratrices histériques, fleurs, foulards, bracelets et autres objets tombés des tribunes.

    Consternés, nous assisterons au « massacre » du taureau « Joyero » par un apprenti au doux nom de « Miguel Angel Perera » qui, par huit fois manquera sa cible, causant à chaque essai une plaie supplémentaire au pauvre animal qui tombera enfin sous le « verdugo » d’un péones.

    Les autres taureaux  n’ont pas causé de problème particulier à leur bourreau, ils sont entrés vifs et sortis morts, les traces ensanglantées de leur passage dans l’arène étant  vivement effacées par les péones de service. Personne ne se souviendra d’eux. Moi oui !  

    Je ne sais toujours pas, quel bas instinct nous a poussés   à assister à cette corrida, n’étant pas, loin s’en faut,  habituellement attirés par ce genre de spectacle. Ecœurés à tout jamais, nous éviterons dorénavant ces expériences dont, je l’avoue, on ne sort pas grandi.  

    BARCELONE

    27-28-29-30 Avril  2009 :

    Il fait frais ce matin au « camping du canal » à Zaragoza, des scouts espagnols ont envahi les lieux et chahutent entre eux. Nous emprunterons l’autoroute pour rejoindre Barcelone que nous atteindrons vers quinze heures trente. Nous avons choisi un camping à treize kilomètres de la ville. « El Masnou » est un village en bordure de mer, sur la « Costa Brava », son camping en étages, assez vieillot, ne restera pas dans nos mémoires. Nous nous installons  le plus en retrait possible afin d’éviter les nuisances sonores de la route qui longe la mer.

    Il a plu dans la nuit mais le soleil est là quand nous prenons le train à la gare d’El Masnou, distante d’un kilomètre environ du camping. Il faut une vingtaine de minutes pour arriver à la place de la « Catalunya » nœud ferroviaire de Barcelone. Depuis longtemps je caressais l’espoir de visiter un jour « la Sagrada Familia », monument qui symbolise à lui seul la capitale de la Catalogne. Alors sans tarder, à l’aide de notre plan, nous prenons la direction de la cathédrale de Gaudi architecte espagnol qui chercha l’inspiration dans la nature. En passant par le « Passeig Gracia »  grande rue qui remonte vers le nord de la ville, nous passons devant le musée du parfum, puis devant la « Casa Batllo » immeuble commandé à Gaudi par un industriel du textile vers 1905 dont on admire particulièrement l’impressionnante tribune du premier étage. Puis, nous croisons la « Casa Mila » dans la «  Pedrera » beau quartier de la ville, autre chef d’œuvre gaudien, les immeubles sont magnifiques, beaucoup sont agrémentés de tourelles ou de clochetons.

     A droite, nous remontons la « Carrer Provença » et traversons « l’Avenguda Diagonal », très large avenue qui traverse la ville, du nord est au sud est, depuis la zone universitaire, jusqu’au forum et qui relie les routes périphériques qui contournent Barcelone. Une autre diagonale  « l’Avenguda Méridiana » relie les périphériques dans le sens nord est, sud ouest. Après avoir traversé également  le « Passeig San Joan » nous apercevons au loin les flèches de la cathédrale ainsi que celles des grues qui y travaillent. En fait, nous arrivons par l’arrière du bâtiment, côté chœur, déjà, nous sommes saisis par le style, sans commune mesure avec l’architecture des grandes nefs chrétiennes que nous connaissons.

    Comment décrire ce monument ? Jo me suggère « Disneyland », même si il y a un côté sacrilège dans cette proposition je dois dire qu’elle n’a pas tout à fait tort. D’ailleurs ce mot me reviendra souvent en tête, chaque fois que nous visiterons les œuvres de Gaudi. Ce n’est pas un manque de respect pour cet architecte génial mais, comme souvent dans la vie, ce qui sort de la « normalité » choque et notre esprit, inconsciemment, cherche un rapprochement avec ce qui, pour nous est normal, cela nous rassure. Maintenant, assurer que Disneyland est la normalité, je ne m’y hasarderai pas, disons que nous avons eu le temps de nous y habituer, donc, laissons faire le temps, nous nous habituerons aussi à la « Sagrada Familia ». Ce foisonnement de colonnades torsadées, d’arcades ogivales, de voutes cintrées, surchargées de statues iconographiques et de d’encorbellements symboliques nous déstabilisent quelque peu.

    Par la « Carrer Marina » nous avons accès à l’entrée principale de la cathédrale, la vue sur la façade de la « Nativité » et le porche principal à six colonnes inclinées est étonnante. Huit des douze clochers prévus sont construits et dépassent les cent mètres. La tour lanterne centrale aura cent soixante dix mètres de haut et sera dédiée au Christ, les trois autres de cent vingt cinq mètres dédiées aux apôtres. La construction commencée en 1882 sera terminée dans une vingtaine d’années si les fonds le permettent.

    Actuellement les travaux sont concentrés dans la zone de la croisée, transept et abside, une trentaine de spécialistes de tous corps de métiers y travaillent. L’intérieur du « temple de l’expiation » nom de la cathédrale est un alignement de colonnes hélicoïdales, représentant des troncs d’arbres, dont les quatre branches supportent le ciel en forme de dômes, percés en leur centre, pour laisser passage à la lumière naturelle. Des magnifiques vitraux donnent une lumière douce et colorée. On peut également visiter le musée qui explique les études de Gaudi, les matériaux et les techniques de construction dont l’esprit est fidèlement respecté par les architectes qui poursuivent l’œuvre du maître.

    Nous déjeunerons dans les environs de la cathédrale avant de prendre la direction de « l’arc de triomphe » au bout du « Passeig San Joan ». Semblable à celui de Paris il donne passage sur la grande place « Luis Companys » où se promènent les barcelonais par cette belle journée de printemps. Nous traversons le « Passeig Parades » pour franchir le portail qui donne accès à une immense zone de verdure, le « parc de la ciutadella » où est concentré l’essentiel des musées de la citée. Nous découvrons l’étrange château des trois dragons. De nombreuses statues, des candélabres ouvragés, des fontaines et des massifs agrémentent le parc. Des perruches, des perroquets colorés et criards, disputent aux pigeons, les miettes de pain distribuées par les  badauds. Un peu fourbus, nous retournons vers l’arc de triomphe où se trouve une station de train, qui nous permettra de rejoindre notre camping-car.

    Il fait très beau ce matin, nous retournons à l’arc de triomphe afin de continuer notre visite de ce beau quartier de Barcelone. Le gérant du camping nous recommande la prudence, les pickpockets barcelonais étant particulièrement habiles. Après un court trajet en train, nous rejoignons le « parc de la ciutadella » en passant sous l’arc de triomphe. Nous parcourons la partie du parc que nous n’avons pas visitée hier et passons devant « l’édifici de les Aigues »  superbe réalisation à laquelle a participé Gaudi, qui, pour financer ses études travaillait pour plusieurs cabinets d’architecture, dont celui qui emporta l’appel d’offre pour l’aménagement du parc de la « Ciutadela ».Aujourd’hui en réparation et nous ne pourrons pas assister au spectacle des cascades auxquelles il est destiné. Deux mammouths grandeur nature font la joie d’un groupe de jeunes filles qui y posent à tour de rôle pour une photo souvenir.

    Plus loin le parlement de Catalogne et son parc interdit au public, bordent le zoo de Barcelone dont les effluves nous parviennent aux narines. Au centre d’une pelouse, le buste en bronze d’un peintre local « Vayseda » et un nu de marbre blanc, cohabitent avec des touristes fatigués allongés dans la verdure. Par la porte ouest, nous sortons  du parc et entrons dans le quartier de la « Ribeira » où domine l’église « Santa Maria Del Mar », nous passons devant le musée « Picasso », le monument aux morts (1712-1713), nous traversons la « Via Laiétana » et rejoindrons la place « Drassanes » pour déjeuner sous l’immense statue de « Christophe Colomb » qui, entouré de huit lions de pierre montre le large de son bras droit. Nous suivrons la direction indiquée par Colomb et, au bout de la jetée du port de Barcelone, pousserons jusqu’au « World Trade Center ». Nous reviendrons sur les quais du vieux port où nous pourrons admirer de vieux gréements, par la « Moll de Barcelona »  et la « Plaça Mar » nous remonterons le « Passeig Maritim de la Barceloneta » jusqu’au port olympique. Retour à la gare pour prendre le train et rejoindre nos pénates.

    En ce mercredi 29 avril, par grand beau temps nous prendrons le train, puis le métro, jusqu’à la station « Valcarca » au nord de la ville pour visiter le « Park Güell ».  Ce grand parc était à l’origine, un projet d’urbanisation de village-jardin comme ceux construits en Angleterre (d’où le « k » de park) commandé à Gaudi par un riche industriel de Barcelone : Eusébi Güell. Sur une montagne de quinze hectares, ce village proposait une soixantaine de parcelles, dont deux seulement furent achetées étant donné l’éloignement du centre de Barcelone et la réputation « avant- gardiste » de l’architecte. Néanmoins Gaudi put achever les travaux et laisser à la postérité une œuvre aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour accéder au parc, il faut emprunter un chemin très escarpé et une série d’escalators, jusqu’à la grille, sorte de cote de mailles en fer forgé qui en garde l’entrée. Par l’escalier principal, gardé par le célèbre dragon fontaine de Gaudi, on accède à la salle des colonnes, qui devait être la place du marché du village.

     Le plafond est constitué de voûtes, terminées par de fausses clés, collages en faïence colorée du plus bel effet. Par des voies de circulation en portique, nous accédons sur la place du village. Les piliers du portique représentent des troncs de palmiers que l’on retrouve souvent dans les ouvrages de Gaudi. La place se trouve au dessus du marché et est décorée par le magnifique banc ondulant qui en fait le tour. Celui-ci est recouvert de magnifiques collages en céramique multicolore, polis par le postérieur des visiteurs du monde entier, qui trouvent ici,  une aire de repos bienfaitrice, d’où l’on peut admirer la ville. Une colonne torsadée, décorée de faïence bleue et blanche, supporte, par un assemblage en fer forgé, une croix  qui domine le site. Nous visiterons également la maison- musée de Gaudi, sorte de chapelle, habitée par le célèbre architecte durant la vingtaine d’années que dura de construction du parc.

    Par le métro, nous retrouverons la place « Drassanes » puis la « Rembla », célèbre avenue, où bat le cœur de la ville. Nous y musarderons, au grè des animations et des commerces et nous irons nous attabler à la terrasse d’un bistrot « plaça Reial » pour y boire un verre. Cet endroit, où se donnent en spectacle, chanteurs, jongleurs et musiciens, a des airs de place Saint Marc à Venise, agréable souvenir de Jo. La « Rembla » se termine « plaça Catalunya », comme notre voyage en Espagne. Nous prenons le train jusqu’à « El Masnou » pour une bonne nuit de repos.

     Demain nous reprendrons la route de France, où nous attendent enfants, petits enfants, parents, frères et sœurs, grande famille, amis et copains. Nous en ferons rapidement le tour avant de remiser Totor, jusqu’à notre prochain périple qui, en principe, nous fera découvrir la Turquie, la Syrie et la Jordanie. 


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