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ARRIVEE AU MAROC
6 janvier 2009 :
Nous sommes réveillés de bonne heure car nous devons être au port à sept heures afin d'embarquer à huit. Nous faisons le trajet Palmones Algésiras le port en quinze minutes et nous sommes en fin de file d'attente dans la travée d'embarquement. Nous déposons nos billets et nos passeports à la gare et recevons nos fiches d'embarquement. L'équipage du bâteau nous guide dans les manoeuvres d'approche et Totor est positionné et bloqué par des taquets dans la soute du "Millénium Dos". Nous suivons les voyageurs dans les escaliers et nous nous installons dans les sièges confortables, derrière les vitres et face à la mer. A huit heures les moteur tournent au ralenti et nous quittons le port au jour naissant. Trente cinq minutes plus tard nous entrons au port de Ceuta, enclave ibérique sur le continent africain.
Le débarquement se fait en quelques minutes et nous passons la douane espagnole sans même ralentir l'allure. Nous arrivons à la douane mrocaine et sommes bloqués dans la file d'attente des campings car. Jo, ayant bien appris la leçon des démarches administratives d'entrée en territoire marocain, se lance dans les bungalows douaniers et policiers munie de ses fiches vertes en trois exemplaires, blanches en double, pièces d'identité, etc... Elle revient radieuse avec ses pièces tamponnées en moins d'une demi-heure en expliquant que nous sommes en règle et pouvons partir. Sauf que nous sommes au Maroc et en queue du peloton des campings car et il faut attendre que ceux qui sont devant aient réglé leur problème et libèrent le passage. Nous attendrons ainsi une bonne heure avant de nous faufiler jusqu'à la barrière déplacée au gré des exigences des douaniers marocains. Nous passerons en louvoyant dans le flot des véhicules de toute nature et enfin nous sommes en terre d'Afrique. Nous nous dirigeons vers la côte est, côté méditerranée, pour atteindre Martil où nous passerons notre première nuit sur le camping "Al Boustane".
Ici, l'eau des intempéries des jours précédents coule partout, surtout sur la route en absence de réseau d'évacuation. Des hommes avec pelle et pioche tentent de créer des fossés afin d'y diriger le flot boueux mais ces moyens dérisoires n'ont aucun effet d'autant que la circulation est intense, interdisant pratiquement ce travail, de toute manière inutile.
Première constatations, les marocains roulent à fond sans aucun regard sur la signalisation et sans égard pour les policiers impuissants à réguler le flot des camions surchargés et des véhicules pourris qui entrent et sortent de la zone franche pour le commerce des produits détaxés. Sans surprise d'ailleurs, un accident de la route impliquant plusieurs véhicules, provoque un bouchon conséquent. Policiers et badeaux palabrent autour des ferrailles fumantes, pour le bouchon "Inch Allah".
Ce qui frappe également, c'est le nombre important de taxis verts et jaunes, exclusivement "Mercedes" des années quatre vingts plus décatis les uns que les autres, roulant en trombe, surchargés, dans les rues. Beaucoup sont également en panne sur le bord de la route attendant, capot levé, une intervention divine. Les transports en commun pratiquement inexistants sont remplacés par les taxis, on y monte jusqu'à sept personnes avec le chauffeur, diminuant ainsi le prix de la course.
Le Maroc est le royaume de "Mercedes" pour la voiture et l'utilitaire, aussi sommes nous bien intégrés dans le paysage local avec notre camion.
Le camping "Al Boustane" est à l'image du Maroc. Les douches par exemple : un chauffe-eau rouillé pendouille de travers au mur, une bouteille de gaz sans âge alimente celui-ci par un tuyau en caoutchouc, deux robinets dont un sans volant sont supportés par les tuyaux tordus, un autre tuyau recourbé fait office de douchette. L'eau tiède n'y est disponible qu'épisodiquement, chaque fois que le chauffe-eau encrassé voudra bien s'allumer.
Les toilettes : à la turque, pas de chasse d'eau, mais un robinet positionné au mur à l'avant et un petit seau en plastique à la disposition de l'utilisateur. Notre logique européenne aurait voulu que le robinet soit positionné au mur arrière rendant l'usage du seau inutile.
Après notre installation, nous sommes allés diner au restaurant du camping. L'accueil y est chaleureux, le "tajine au poisson" une merveille, Jo a beaucoup aimé.
Le chant des "Muezzins" appelant à la prière retentit, porté par les haut-parleurs du sommet des minarets des mosquées vers les quartiers de la ville. J'ai encore dans la tête cette mélopée qui, lorsque j'étais petit garçon, à Souk-El-Arba, m'effayait un peu le matin à l'aube et le soir à la tombée du jour.
MARTIL
7, 8 janvier 2009 :
C'est le muezzin local qui nous réveille ce matin. La douche froide à "Al Boustane" est vite expédiée, Jo préfère celle du camion, je la comprends. Après le petit déjeuner, nous nous rendons chez un médecin en ville car Jo a un petit problème de pied. Un policier très avenant nous indique le chemin qui mène chez le Docteur Mohamed Laroussi. Un petit passage en salle d'attente et Jo est prise en charge par le médecin qui lui rédige une ordonnance. Un détour par la pharmacie locale, il y en a à tous les coins de rue, et nous entamons la visite de Martil.
Nous sommes régulièrement interpelés et salués par les gens qui toujours nous souhaitent la bienvenue au Maroc, les enfants traversent la rue pour nous dire : "Bonjour Monsieur, Bonjour Madame !" chacun veut savoir d'où l'on vient. Un homme en voiture s'arrête à notre hauteur et nous souhaite la bienvenue. Quelle chaleur et quelle gentillesse, nous sommes touchés par cet accueil. Nous faisons sensation avec notre appareil photo, des filles voilées nous invitent à les photographier ce que nous faisons avec bonheur.
Le bord de mer est destiné aux touristes et les trottoirs en réparation seront, je le suppose, terminés pour la période estivale. Mais derrière cette façade, c'est un autre monde, celui de tous les jours pour les marocains, chemins de terre boueuse, détritus, pauvres "gourbis". Nous arrivons dans le souk et pataugeons dans un infâme cloaque, un invraisemblable va-et-vient y règne mais toujours dans la bonne humeur malgré les conditions dues aux intempéries. Chacun essaie de se frayer un passage parmi ce méli-mélo de charrettes à bras croulant sous la charge, de vélos délabrés, de chars à roues voilées chargés jusqu'au ciel tirés par une mule ou un "bourricot" efflanqué, de mobylettes pétaradantes lancées dans un gymkhana au milieu des burnous et djellabas en déroute.
A droite et à gauche, des étals de fruits et légumes, de poissons triturés, soupesés, malaxés par une multitude de mains. De pâtisseries rebondies, avachies et dégoulinantes de miel. De la vaisselle ébréchée sans style et sans âge, des ustensiles de récupération, des chaussettes et chaussures d'occasion, des gamelles, des bassines, des bidons, des poules et des coqs aux pattes liées, des collines d'épices odorantes et colorées, des fruits séchés, des pièces détachées de bicyclettes, des pneus usagés, des vêtements aux vies et style multiple. Des cigarettes et des mouchoirs en papier vendus à l'unité. Chaque ruelle nous emmène vers un autre univers de petits commerces et d'artisanat mille fois décrits, mille fois peints, par des poêtes et artistes inspirés mais ce qui n'est pas descriptible, c'est le mélange d'odeurs les plus douces et les plus suaves mais aussi les plus aigres et les plus insupportables. Et ce brouhaha, ces cris, ces chants, ces musiques, ces pétarades qui vous mettent la tête à l'envers. Le souk c'est la cour des miracles, c'est la vie fourmillante, c'est le Maghreb dans sa beauté et sa grandeur.
En revenant par la plage, nous assistons à un mode de pêche particulier. Un petit canot gonflable, chargé de filets et de cordages est emporté au loin par un rameur qui se battra longtemps contre les vagues qui, inlassablement, cherchent à le pousser à la côte. Un second équipier, assis à califourchon sur le tas de filets attend le moment propice pour passer les mailles par dessus- bord. Sur la plage, deux équipes de trois personnes espacées d'une centaine de mètres, tiennent l'extrémité d'un cordage relié aux extrémités du filet sur la barcasse. A bonne distance de la côte, le rameur prend une course parallèle à celle-ci et son équipier déroule le filet. Celui-ci déployé, le canot revient sur la plage et les équipes commencent à tirer sur les cordages et progressivemet ramènent le filet. Aujourd'hui, pas de pêche miraleuse, beaucoup de détritus dans les mailles et quelques minuscules poissons. Travail ingrat dont vivote une dizaine de personnes par équipe. Nous rentrons au camping dans la fraîcheur du soir.
Il pleut sur Martil comme il pleut dans mon coeur et les sanglots longs des muezzins nous tirent du lit. Il pleut également dans notre camion. Après étude rapide du problème, il s'avère que la climatisation est en cause. Résultat probable du "coup de fil" reçu à Dax au mois de novembre. Je ne peux rien faire que démonter le capot inférieur et constater que l'eau entre au niveau du joint d'étanchéité. Nous consultons notre documentation et apprenons qu'il n'y a que deux réparateurs de camping-cars au Maroc, un à Marrakech et l'autre à Agadir. Nous prenons contact avec André Lechat à Marrakech qui nous encourage à venir le voir, il a plusieurs solutions et des places disponibles sur son site "Manzil La Tortue" pour nous recevoir. C'est ce que nous ferons et décidons donc de partir dès demain. En attendant, nous irons à Martil pour trouver un cyber-café et consulter notre messagerie, nous reviendrons au camp vers 16 heures et dinerons au restaurant d'"Al Boustane". Un nouveau convoi de camping-cars est arrivé de Ceuta par le bâteau de 8 heures et occupe une grande partie des lieux, ce sont des anglais en "voyage organisé". L'installation électrique du camping ne supporte pas la charge et s'effondre lamentablement. Jo est scandalisée par l'attitude peu ortodoxe d'un camping-cariste indigne de ce nom, british de surcroît, qui laisse sa vanne d'eaux grises ouverte sur l'emplacement voisin.
SOUK-EL-ARBA-DU-RHARB
9 janvier 2009 :
Comme prévu, nous quittons Martil pour Marrakech sous un beau soleil. L'itinéraire choisi nous fera passer près de Souk-el-Arba-du-Rharb, village que la famille a habité pendant deux ans en 1955 et 1956. J'y avais prévu une visite spéciale, pas forcément maintenant mais puisque l'occasion se présente, pas d'hésitation. J'ai des souvenirs très précis de cette période très heureuse de ma jeunesse et des images intactes dans ma tête. Mon père, gendarme, ma mère, belle dans sa trentaine, le bâtiment et ses six logements avec les cheminées sur lesquelles nichaient les cigognes, la cour, le puits où nous nous réfugions ma petite voisine Monique dont j'étais amoureux et moi-même, les jardins, les orangers, la chaleur, la petite école que nous fréquentions ma soeur, mes frères et moi, la poste à côté puis la grande place du souk, le petit hôpital où travaillait notre tante "Poupe" si gentille. Ce retour sur le passé me fait un peu peur après cinquante ans.
Par Tetouan, Larache, Ksar-el-Kébir, nous traversons les rizières inondées et plusieurs fois l'oued Loukos ; près d'Arbaoua nous passons près de la réserve de chasse et sur un pont quasiment en ruines. Des chiens se repaissent comme des chacals d'une carcasse de vache crevée sur le côté de la route. Les carioles tirées par des petits chevaux arabes très nerveux circulent dans tous les sens. Cette partie du Rharb est très marécageuse du fait des débordements fréquents du Sebou, le plus grand fleuve marocain. Celui-ci prenant sa source dans le Rif se jette dans l'océan à Kenitra. Cette région a fait, du temps du protectorat français, l'objet d'énormes travaux de drainage et est aujourd'hui le grenier à riz du Maroc. Des oiseaux de toutes sortes, dont les cigognes, y trouvent le gîte et le couvert. Nous arrivons à Souk-El en fin d'après midi dans une cohue indescriptible. Je sais que nous habitions sur la route de Meknès mais il me faut l'aide de la police urbaine pour me diriger. Le policier très sympa à qui j'explique mon but me dit que la gendarmerie, dont une partie est ancienne, est toujours existante à côté de la poste et m'indique le chemin. Le coeur battant je reviens vers Jo qui, malgré les arcanes de la route, m'emmène à destination. Le bâtiment est là, sous mes yeux, comme en 1956 mais dans un état de décrépitude avancé. Une rangée de pins a poussé entre le bâtiment et la route, un mur d'enceinte a été construit à la place de la barrière d'origine. Les cheminées sont toujours là mais les fenêtres battent au vent et les pigeons ont remplacé les cigognes. Deux gendarmes royaux montent la garde au portail d'entrée, un petit bâtiment a été construit à la droite de celui-ci. Je me présente à la garde, explique mon histoire et demande l'autorisation de visiter les lieux. Très gentils, les gendarmes me demandent de patienter et l'un d'eux disparaît.
Pendant ce temps, je regarde par l'ouverture du portail l'intérieur de la cour et j'aperçois une partie du bâtiment du fond qui abritait les bureaux de la gendarmerie et la prison. J'explique au gendarme éberlué que j'ai fait dans ces lieux un séjour derrière les barreaux. En effet, après une bêtise quelconque, mon papa, excédé, m'a enfermé une heure durant dans le cellule faisant office de prison. Le jeune gendarme, riant aux éclats, m'a assuré que je n'avais rien d'un délinquant. Il m'a dit que le puits n'existait plus (mortes mes premières amours) que les jardins et l'enclos arrière existaient toujours. Une sonnerie retentit, mon interlocuteur répond au téléphone et m'annonce en s'excusant que le responsable n'étant pas là, ils ne peuvent me donner l'autorisation de visite souhaitée. Déçu, je demande l'autorisation de prendre le bâtiment en photo. Ils sont d'accord mais demandent de ne pas figurer sur la photo. Je m'engage à leur montrer celle-ci dès que terminée mais m'assurent me faire confiance.
Nous rejoignons le restaurant juste en face, commandons un repas et de cet emplacement je fais la prise de vue. Puis je repère les fenêtres de notre ancien appartement, très ému, j'appelle ma maman en France et lui demande si elle a une idée de l'endroit où je me trouve. Après cette partie de devinette, je le lui explique. Je la sens émue elle aussi, elle n'est jamais revenue ici et nous échangeons quelques souvenirs avant de raccrocher. Maman a 88 ans.
Nous sommes en train de diner quand un gendarme et un civil se présentent très poliment à notre table. C'est le lieutenant responsable de la caserne. Il me demande si j'ai pris des photos du bâtiment en face. Je lui réponds par l'affirmative et celui-ci me demande de détruire les photos car il est interdit de filmer un établissement militaire sous peine de confisquation de l'appareil. La mort dans l'âme je m'exécute et il vérifie par lui-même mon action.
Nous irons ensuite à la poste, puis à l'école qui maintenant est un lycée de 2000 élèves. Nous sommes assaillis par une trentaine de jeunes qui nous souhaitent la bienvenue au Maroc, nous posent des questions, nous demandent notre avis sur la guerre israelo-palestinienne, sujet sensible que nous évitons. Ils veulent nos numéros de téléphone, nos adresses mail. Nous expliquons que nous recherchons l'hôpital, deux garçons nous entraînent à travers les rues pour nous conduire. Mohamed et Yacine sont deux braves gosses qui nous disent aimer la France et rêvent de s'y rendre ou en Espagne après leur bac. Devant l'hôpital, je ne reconnais rien et pour cause ce n'est pas le bon. Une dame sortant des lieux nous demande la raison de notre présence ici, elle est infirmière et après explications nous dit qu'une ancienne dépendance de cet hôpital, mais quelques rues plus loin, serait bien le bâtiment recherché. Nos jeunes amis se font un plaisir de nous guider et nous trouvons les lieux. Bien qu'en piteux état, je reconnais immédiatement ce petit établissement où travaillait ma tante. C'est aujourd'hui un squat en fin de vie.
Nous retournons à notre camion pour rechercher un endroit sécurisé afin d'y passer la nuit. Un passage par la gendarmerie et on nous recommande de nous mettre en relation avec la protection civile juste à côté. Nous rencontrons trois pompiers qui très gentiment nous indiquent le parking en face et nous mettent sous la protection d'un gardien. Il se nomme Daoudi, moyennant quelques dirhams il passera la nuit sur place et veillera personnellement à notre sécurité. Nou sympatisons et prendrons la photo de famille qui fait tant plaisir aux marocains. Nous nous engageons à leur faire parvenir un exemplaire et nous nous saluons chaleureusement avant d'aller dormir.
MARRAKECH
10, 11, 12 janvier 2009 :
Au petit matin, Daoudi nous réveille, je remercie notre gardien qui a six enfants et nous reprenons la route en traversant Souk-El qui à l'époque nous y habitions devait compter 2000 habitants environ. Aujourd'hui c'est une ville de 20 ou 30 000 personnes. Nous repasserons par ici en revenant. Je tenterai une nouvelle fois ma chance et, qui sait ?
Salam Souk el !
Nous roulons sous un beau soleil en direction de Kenitra par la route nationale, nous traversons des rizières où des paysans, sur des charrettes boueuses et des chevaux crottés, s'activent autour de leur lopin de marigot. Des bergers accroupis gardent leur maigre cheptel au bord de la route et nous saluent au passage. Une voiture est arrêtée sur le bas côté, son chauffeur est en prière sur son tapis. Nous sommes souvent dépassés par des camions surchargés roulant à fond au mépris des bandes blanches qui n'ont ici aucune signification. La route nationale nous fait traverser Kenitra. Je comprends vite que c'est une erreur. Dans les fondrières de la ville et une circulation anarchique nous nous frayons un passage laborieux au milieu des charrettes, vélos, triporteurs, camions, bus, voitures, moutons, piétons, motos, ânes dans un concert d'avertisseurs.
La police a renoncé depuis longtemps devant cet enchevêtrement inextricable et se contente de regarder le spectacle. Bien entendu la signalisation est absente et nous sommes vite perdus. Une voiture Mercedes noire immatriculée à Paris essaie depuis un moment d'attirer notre attention et nous oblige à nous arrêter. Le monsieur se présente Mohamed Ben..... Il est de la gendarmerie royale et fait partie du groupe d'intervention rapide. Il voit que nous sommes perdus et nous propose son aide. Il nous dit avoir fait partie de la protection rapprochée de Jacques Chirac et de Omar Bongo, surtout de sa femme et effectue régulièrement des déplacements à l'étranger pour le compte de son employeur dont il assure la sécurité et nous montre au passage une paire de menottes. Pour nous prouver sa bonne foi, il nous montre ses cartes professionnelles aux couleurs du Maroc et de la France ainsi qu'un document d'accréditation du ministère de l'intérieur français. Il souhaite nous inviter à passer quelques jours de vacances dans sa maison de Kenitra dont il nous remettra les clés et mettra sa seconde voiture, la même que celle-ci à notre disposition.
Il a quatre enfants et son garçon de 19 ans nous guidera dans nos visites de la région. Il habite une résidence dans un quartier sécurisé qu'il nous montrera au passage. Il nous communique trois numéros de téléphone pour le joindre et déclare faire cette démarche pour faire du bien autour de lui, Dieu lui ayant fait du bien dans sa vie, il se sent redevable envers lui. Nous lui expliquons que nous avons un rendez-vous à Marrakech pour une réparation sur notre véhicule et que nous somme attendus. Jo et moi le sentons sincère mais les français que nous sommes, ne sont pas habitués à ce type de comportement. Au retour nous repasserons par Kenitra et l'appellerons pour le revoir. Il nous indique la route et nous nous quittons à regret.
Nous retrouvons notre chemin et par l'autoroute cette fois, passerons Rabat puis Casablanca avant de piquer au sud vers Marrakech. Les palmeraies nous annoncent la ville et les pics enneigés du haut Atlas se profilent à l'horizon dont le Toubkal qui culmine à plus de 4000 mètres. Le terre-plein central des autoroutes du Maroc est occupé par des femmes qui y cueillent de l'herbe pour leurs moutons. Des troupeaux de moutons ou de vaches entravées paissent sur le bas-côté et les bergers assurent la garde depuis la bande d'arrêt d'urgence. La police circule en moto à contresens sur la bande d'arrêt d'urgence et régulièrement des gens traversent l'autoroute sans se presser, ici on prend son temps. Nous prenons la route de Ouarzazate où, au kilomètre 12, se trouve l'aire de camping-car de "Manzil la Tortue" but de notre voyage. Nous prenons contact avec notre interlocuteur qui viendra nous réceptionner à une station essence car il faut faire trois kilomètres de piste et traverser deux douars de nuit avant d'arriver à bon port. Une règle d'or au Maroc, ne jamais rouler de nuit car la plupart des deux roues ne sont pas éclairés, les routes non plus. André Lechat, propriétaire des lieux, nous accueille chaleureusement et nous installe pour la nuit.
Au matin le traditionnel réveil arabe sonne. Le muezzin est à l'heure pour la prière. Il pleut. Nous faisons le tour des lieux et découvrons un site peu banal. En effet, au centre de cet espace d'un hectare trônent deux tentes caïdales berbères qui abritent la famille Lechat, les parents dans l'une et leurs trois enfants adoptifs dans l'autre. Une troisième plus imposante est la salle de réception et de restauration "la tente des Nomades". André et sa femme Pascale nous présentent leur ambitieux projet en cours de réalisation, tourné vers l'accueil des camping-caristes et des 4 x 4 de raid. Une piscine est en cours de finition ainsi qu'un hammam. Ils ont subit des dégâts lors d'inondations récentes et essaient de rattaper le retard engendré. Lui, belge, ancien chef d'entreprise et sa femme franc-comtoise, juge de proximité en exercice, ont décidé de changer de vie et de monter ce projet en commun.
Nous avons soupé en leur compagnie et fait plus amples connaissances. Nous regarderons notre problème de climatisation demain.
Au réveil, le temps est ensoleillé, André s'occupe de notre problème d'étanchéité et nous en profitons pour nous rendre à Marrakech et visitons la ville. Nous débarquons dans un embrouillamini de véhicules, de piétons, d'animaux et essayons de nous diriger dans les rues aidés de notre plan. Nous atteignons le jardin "Majorelle" du nom de son créateur nancéien, peintre de son état et ancienne propriété d'Yves Saint-Laurent. Nous nous promenons dans des allées dallées, bordées de cactus, de bambous géants, de cocotiers et de 400 variétés de palmiers. Des bassins et des fontaines où le bleu domine, donnent une sensation de calme, de paix et de fraîcheur, propice au repos et à la méditation.
Ensuite, nous découvrons la célèbre "Koutobia" mosquée du 12ème siècle au minaret culminant à 70 mètres. Les quatre boules de cuivre couronnant le lanterneau seraient en or pur fabriqués avec les bijoux de l'épouse du sultan Yacoub el Mansour qui les aurait offerts pour se repentir d'avoir transgressé le ramadan en avalant trois grains de raisin. Nous traversons les jardins de la Koutoubia pour atteindre le "cyber parc" offert par Sa Majesté Mohamed VI à la ville de Marrakech. Nous en profiterons pour y consulter notre messagerie.
Nous débouchons sur la fameuse place "Jemaa-el-Fna", véritable cour des miracles et piège à touristes. Le spectacle y est garanti et à chaque pas nous sommes harcelés par des artistes en tous genres et autres vendeurs à la sauvette ou guides professionnels qui nous entraînent au souk pour visiter gratuitement les échoppes et étals de marchands, tous plus habiles les uns que les autres à vous vider les poches de votre dernier dirham. Nous avons ainsi été entraînés tout au fond de la médina pour une visite gratuite du quartier des tanneurs. Remis entre les mains du technicien spécialiste du traitement des peaux par notre guide, moyennant une petite pièce, celui-ci nous accueille avec un grand sourire. Il nous offre un bouquet de menthe à tenir sous le nez pour masquer l'odeur pestilentielle qui flotte dans l'air, c'est le masque à gaz berbère.
Nous expliquant les divers traitements des diverses peaux et de bacs de chaux en bacs de teinture, nous entraîne à l'atelier de finition moyennant une somme modique. Remis aux mains du spécialiste de la fabrication qui nous offre un verre de thé à la menthe de bienvenue, nous écoutons attentivement le mode opératoire pour la fabrication des poufs en peau de mouton, des vêtements en peau de vache et des sacs en peau de dromadaire. Nous franchissons la petite porte qui conduit à la fabrication des tapis, on nous fait asseoir confortablement et le spécialiste des tapis étale sous notre nez des tapis berbères, puis des marocains en poils de chèvres, de moutons ou de chameaux faits à la main par les femmes des montagnes. Moyennant la modique somme de 1500 dirhams que vous pouvez régler avec votre carte bleue (mais les espèces c'est mieux et plus avantageux car vous ne paierez pas de commission de change) vous repartez avec un tapis du quartier des tanneurs.
Ces expériences sont salutaires car une fois compris le mode opératoire, vous ne vous ferez plus jamais prendre....jusqu'à la prochaine fois au quartier des tailleurs. Mais le plus difficile reste à faire, sortir de ce labyrinthe et retrouver la place Jemaa el Fna.
Mes pensées vont, aujourd'hui à mes adorables neveux et nièces:
Fabrice,Angélique, Lylou
Aurélie,Vianney, et leur futur bébé
Bastien
Olivier,Lydie,Sarah,Rodolphe
David,Anne Laure,Mathias
Carole,Théo
Emilie,Konrad
Guillaume
Cécile
Mélanie,David,Eliah
Caroline
Jordan
Anne Gaëlle
Amandine
Damien
Julien
Marion
Pierre
Margaux
Valentin
Antoine
Jules
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RETOUR EN ESPAGNE
MAZAGON
29,30 décembre 2008 :
Nous quittons Olhao vers onze heures et nous nous dirigeons vers Quelfes afin de faire remplir nos bouteilles de gaz chez ce petit artisan dont l’adresse nous a été donnée par « Joyo » sur « Voyages Forum » à qui nous avions posé la question. En effet, à la sortie du village, sur la droite, une enseigne « GPL » nous indique l’atelier. Une petite dame nous accueille en français et je lui donne mes deux bouteilles. Pas question de l’aider, elle refuse, en quelques minutes elle passe derrière un panneau, pas question non plus de voir ce qu’il se passe derrière et revient avec nos bouteilles pleines. Pour trente cinq euros l’affaire est entendue. Nous reprenons la route avec notre réserve de gaz sans modification de l’installation, tout est bien, merci « Joyo ».
Nous repassons donc en Espagne et sous le crachin traversons une plaine de tunnels de bâches blanches. Nous apprendrons plus tard, que ce sont des fraisiers qui y sont cultivés à grande échelle, spécialité de la région de Huelva que nous traverserons ensuite. Nous traversons l’immense zone portuaire de Huelva et voyons au passage l’usine « Air Liquide » locale. Beaucoup de marchands ambulants proposent leur récolte de fruits et légumes le long des routes et faisons le plein d’oranges (dix kilos pour 5 euros). Nous traversons une immense lande de pins et atteignons le camping de Mazagon. Ce camping est pratiquement vide mais les caravanes en location à l’année occupent la majorité du site. C’est un capharnaüm de châssis de tubes et de bâches multicolores qui, je le suppose, protègeront ces habitations légères du soleil en été.
Nous pouvons choisir notre emplacement et je recherche celui qui nous permettra d’avoir l’océan sous les yeux. Je trouve une place bien orientée et guide la manœuvre de Jo pour positionner au mieux notre camion. Hélas le sable est détrempé et Totor s’enlise jusqu’à l’essieu. Jo fait le tour des caravanes du coin et m’approvisionne en matériaux de tous types (tapis, dalles, paillassons, briques...), en trois coups de pelle US … je casse le manche et la pelle neuve termine sa courte vie dans la poubelle la plus proche. Nous faisons appel à la main d’œuvre de camping qui, à l’aide d’un petit 4x4 et d’une pelle digne de ce nom nous sortent de ce mauvais pas.
Nous positionnons notre camion sur le chemin et y passerons la nuit. Nous avons rencontré un couple de producteurs de fraises Périgourdins, Marie et Christian, qui font leur première expérience en camping car de location. Ils sont de Bassillac tout proche de Saint Pierre de Chignac où habite mon garçon Stéphane et où nous avons passé quelques jours en novembre. Nous avons sympathisé et diné ensemble au restaurant le soir. Nous avons parlé du pays un peu, du camping car, beaucoup et des fraises, passionnément car ces gens sont amoureux de leur métier .Ils ont galéré au début de leur installation à Bassillac puis développé leur affaire en vendant leur production sur les marchés d’Angoulême .Ils s’offrent là leurs premières vraies vacances et en profitent pour visiter en camping car les fraisiers espagnols. Jo et moi apprécions beaucoup ces gens et nous les reverrons à notre retour. Après le sport du matin sur la plage par un beau soleil et la douche froide du camping nous nous attaquons au ménage du camion car il y a du sable partout. Marie et Christian viennent nous faire leurs adieux. Salut les Périgourdins, au plaisir de vous revoir !
Nous levons le camp et gagnons « Dos Hermanas » à quatorze kilomètres de Séville par une route « pourrie » et arrivons au camping recommandé par notre copain Claude à 17h30. Je pense que nous nous sommes trompés d’adresse car l’endroit est miséreux, sale et bruyant. Nous quitterons ce lieu dès le lendemain.
Nous passons Totor au lavage et quittons « Dos Hermanas » pour « Alcala de Guardeira » distant d’une cinquantaine de kilomètres. De camping miséreux en camping misérable nous continuons la visite des poubelles du sud espagnol. Heureusement la petite ville d’Alcala est pittoresque, blanche appuyée sur une colline dans le soleil on dirait Alger. Nous visiterons la citadelle et grimperons au sommet des remparts pour voir la ville de haut, c’est très beau.
Il y a de la faïence partout et les rues abruptes souvent prolongées par des escaliers nous font découvrir une petite place superbe. Malheureusement les magasins sont presque tous fermés en cette fin d’année sauf un salon de thé pâtisserie que nous visiterons pour un goûter sucré. Nous retournerons au campement pour réveillonner exotiquement en tête à tête. A minuit nous ouvrons une bouteille de « Vinho Verde » et fêterons la nouvelle année sous les feux d’artifices que j’imagine spécialement tirés pour nous par les habitants d’Alcala. Nous sommes aux premières loges, Jo a de la lumière dans les yeux.
BONNE ANNEE 2009 A TOUS NOS BLOGUEURS
QUE CHAQUE JOUR QUI PASSE SOIT LE MEILLEUR DE VOTRE VIE !
SEVILLE
1,2 Janvier 2009 :
Il a plu toute la nuit qui avait commencée sous les explosions de pétards. Petit à petit le silence s’est fait et nous nous réveillons sous un ciel gris. Après le sport dans le parc de l’ermitage « San Roque » tout proche et le petit déjeuner dans le camion, nous partons pour Alcala et prenons le bus pour Séville. Cette belle ville capitale de l’Andalousie est arrosée par le Guadalquivir et de nombreux parcs et jardins nous invitent à la promenade. Le soleil est de retour et il est agréable de déambuler ainsi parmi les allées du « jardines de Murillo ». Nous passons devant la fontaine « Dona Catharina Ribeira y Mendoza » puis devant le monument dédié à « Christophe Colomb ». Il y a des orangers magnifiques partout, qui ombragent de nombreux bancs en faïence. Sur la place « Santa Cruz » nous trouvons le Consulat de France et débouchons sur les rues piétonnes du centre ville. Les terrasses des cafés et des restaurants nous invitent à prendre place et nous déjeunons sous les orangers.
Nous prenons la direction de la place « d’Espagne » et la pluie revient en force pour ne plus nous quitter jusqu’au soir. Nous en profitons pour visiter les magnifiques bâtiments en demi-lune qui abritent les services gouvernementaux et délégations ministérielles d’Andalousie. La place d’Espagne s’ouvre sur les jardins « Maria Luisa ». Nous passerons devant le théâtre « Lope de Vega » et le casino blanc et ocre avec un toit en coupole recouvert de faïences bleues. Nous contournerons les facultés et retournerons sur la place « Santa Cruz » où nous avons réservé nos places dans une salle de spectacle pour assister à une soirée « Flamenco ». Le spectacle tout en couleur et musique sévillane était superbe. Le chant plaintif et pleureur traditionnel était accompagné par les battements de mains et claquettes des danseurs. Les danseuses au masque tragique faisaient tournoyer leur longue robe multicolore autour de leurs jambes au rythme des guitares et des castagnettes.
Nous sommes rentrés en autobus à Alcala et avons marché durant une heure et demi pour rejoindre notre camping car vers minuit trente.
Vendredi 2 janvier, Saint Basile, j’ai appelé mon petit fils pour lui souhaiter une bonne fête, ça me fait du bien de l’entendre. Le temps étant toujours à la pluie, nous quittons Alcala pour Conil de la Frontera au sud de Cadix. Au passage nous nous arrêtons à Chiclana pour faire nos courses dans une grande surface et nous rejoignons le camping « Roche » en fin de soirée. Le sol est détrempé et nous patinons, il nous faut encore de l’aide pour nous en sortir et décidons de rester sur l’allée pour éviter l’enlisement. Un peu plus tard nous aiderons également un camping car danois à se sortir de la boue.
CONIL DE LA FRONTERA
3,4 janvier 2009 :
Les orages se sont succédé toute la nuit et la journée de samedi commence sous le soleil. L’eau nous entoure, heureusement que nous sommes restés sur l’allée mais tout de même il faut marcher dans les mares pour aller aux douches. Jo en profite pour laver et sécher le linge avant d’embarquer pour le Maroc. Puis la pluie va reprendre de plus belle alors que Jo, encouragée par le soleil s’est lancée dans la visite de la ville. Elle sera de retour très vite et nous passerons le reste de la journée enfermés dans le camion.
Dimanche mitigé passé au camping, avons diné au restaurant du camp de poisson, ce ne sera pas un jour inoubliable. Nous préparons nos documents pour passer au Maroc car demain nous ferons route sur Algésiras.
ALGESIRAS
5 janvier 2009 :
Ce matin le soleil est de retour, nous rangeons le camion et prenons la direction du sud. La route monte et nous nous arrêtons sur un parking où nous avons une vue imprenable sur le détroit de Gibraltar et le fameux rocher. Nous voyons les côtes de l’Afrique que nous atteindrons demain. Nous arriverons à Algésiras vers seize heures et continuons notre route jusqu’à Palmones où nous devons passer à l’agence de voyage sur le parking de la grande surface « Carrefour ». Cet endroit est très connu des camping-caristes car le gérant de l’agence s’est spécialisé dans la vente des billets pour ce type de voyages. D’ailleurs, ce truculent personnage se met en quatre pour aider les gens dans les démarches administratives portuaires et douanières et propose chaque fois qu’il le peut une place pour passer la nuit avant le départ sur un parking proche.
Il y a beaucoup de français dans la file des campings car en partance pour le Maroc. Notre dossier est vite réglé et la somme de deux cent vingt euros pour l’aller et le retour est payée en espèces la « machine » ne marche pas ! Nous devrons repasser à vingt heures pour récupérer nos billets. En attendant nous ferons nos dernières courses avant le départ car demain, 6 janvier ce jour est férié en Espagne et tous les magasins seront fermés. Nous installons notre camion sur l’emplacement proposé par Mr Gutierrez, dinons tranquillement et récupérons nos billets pour un départ à 8h00 par le « Millénium Dos ». Bonne nuit les petits.
Fin de notre voyage en Espagne.
L’Espagne est un beau et grand pays, nous l’avons un peu négligé au profit du Portugal mais nous y reviendrons au retour pour visiter Barcelone, Tolède, Valence, Alicante….
Ce soir mes pensées vont à mes copains de Chailly, Stéphan, Marie Luce, Noël, Véronique, Jean Marc, Muriel, Cyril, Muriel, Antony, Alain, Muriel, Hervé, Justine….
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FATIMA<o:p></o:p>
13 décembre 2008 :<o:p></o:p>
Nous sommes samedi, il pleut sur Lisbonne, nous décidons de remonter vers le nord du pays visiter Fatima. Nous pensons que le site sera plus abordable à cette époque de l’année. Nous longeons le Tage par moment, ses eaux sont grises comme le ciel.<o:p></o:p>
Nous quittons l’Estremadura vers Santarem pour entrer dans le Ribatejo jusqu’à Fatima que nous atteignons vers 11 h 00 sous des trombes d’eau. La ville elle-même est sans intérêt, totalement organisée pour le tourisme religieux de masse. <o:p></o:p>
De grands parkings tout autour, un fléchage adapté, des hôtels aux enseignes racoleuses «Ave Maria », « Virgen de Gracia », des restaurants pour toutes les bourses, des dizaines de boutiques de souvenirs religieux, des magasins en tout genre, telle est Fatima, la ville prête à accueillir des centaines de milliers de pèlerins qui l’envahissent à la belle saison et surtout au mois d’août.<o:p></o:p>
Pour l’heure, la ville est quasiment vide. Nous nous dirigeons vers la basilique construite aux abords du lieu des « apparitions ». Nous atteignons l’immense place qui s’étale au bas des marches sur environ huit hectares.<o:p></o:p>
Aujourd’hui, elle est pratiquement inoccupée, battue par les vents et balayée par la pluie qui ne cesse pas. Quelques pénitents remontent la place à genoux en psalmodiant des prières, abrités sous un parapluie. Ils progressent lentement jusqu’à la petite chapelle dressée sur la gauche de la place à l’endroit où serait apparue plusieurs fois la Vierge à trois jeunes enfants du village en l’an 1917.<o:p></o:p>
Ils terminent leur parcours en la contournant. Puis, ils vont s’approvisionner en cierges de toutes tailles qu’ils jettent en priant dans un four prévu à cet effet , car ici, le cierge n’a pas le temps de vivre sa vie normale de cierge , à la pleine saison, il faudrait quelques hectares de terrain supplémentaires pour permettre d’y ériger une forêt de cire.<o:p></o:p>
Aussi, la technologie est venue au secours des marchands du temple, le four électrique fond les cierges à grande vitesse, la cire fondue rejoindra l’usine de fabrication et de nouveaux cierges viendront approvisionner le magasin de vente. C’est ce qu’on appelle un « Miracle Economique ».<o:p></o:p>
Nous avons assisté au « calvaire » d’un pénitent qui a fait le parcours d’expiation à plat ventre, dans l’eau, suivi et encouragé par femme et enfants à genoux, porteurs de statues en bois et priant à haute voix. Il a terminé le tour de la chapelle en tendant la main à un groupe de bigotes en prière. Je ne sais quels péchés il est venu expier à Fatima mais je souhaite que la brassée de cierges qu’il a précipité dans le four en priant lui soulage la conscience autant qu’elle a soulagé son porte-monnaie.<o:p></o:p>
Un autre exemple de la technologie adaptée aux besoins de la cause spirituelle, le cierge électronique ; en effet, sur une surface que j’évalue à environ 5 m2, des petites « lucioles » brillent puis s’éteignent. Il suffit de glisser une pièce de monnaie dans la fente d’un des troncs présents tout autour pour allumer une petite luciole symbolisant la flamme d’un cierge ; le temps de réciter à grande vitesse un « Ave » et la flamme s’éteint ; pour un « Pater », il faut rajouter une pièce.<o:p></o:p>
Nous sommes entrés dans la basilique de construction récente (1931) qui ne présente d’autre intérêt que la présence des caveaux des trois personnes visités par la Vierge (Jacinthe, Lucie et François).<o:p></o:p>
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PENICHE
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14 décembre :<o:p></o:p>
Nous avons quitté Fatima sous la pluie et regagné la côte ouest et l’Estremadura dans l’espoir d’une amélioration du temps. Nous avons rejoint le cap Carvoeiro dans une tempête de vent et sommes allés nous installer au camping municipal de Péniche. Nous voyons la mer et les vagues blanches soulevées par la bourrasque. Nous ne sommes que quelques campings car sur ce terrain aux installations déficientes. Mais peu importe nous sommes à l’abri dans notre camion et j’adore la tempête dans ces conditions. En fin de soirée un « Hymer » de la dernière génération vient s’installer à notre côté, c’est un couple de Français qui, comme nous, fait route pour le Maroc en prenant les chemins de traverse. Le monsieur qui se prénomme Jean nous dit en roulant les « R » avec un accent qui m’est familier (mon papa étant bourguignon) être de Chalon sur Saône et heureux de rencontrer des français. Nous avons sympathisé et dès le lendemain pris l’apéritif ensemble à bord de leur camion. Nous avons fait connaissance de Gilberte compagne de Jean à qui j’ai donné une petite formation à l’utilisation du GPS qu’ils ont acquis récemment et dont ils ne maîtrisent pas encore toutes les subtilités. Ces gentils septuagénaires ont une solide expérience du camping car et ont déjà visité beaucoup de pays dont la Turquie pour laquelle ils ont une affection particulière. Nous avons échangé nos points de vue sur les campings et programmé leur GPS sur celui de Monsanto, à Lisbonne, où ils souhaitent se rendre prochainement. Jean aimerait faire une incursion en Mauritanie par le biais d’un organisme spécialisé mais se heurte à la désapprobation de sa compagne compte tenu de la mauvaise réputation de ce pays au niveau de la sécurité.<o:p></o:p>
Péniche est une petite ville côtière avec un port de pêche et de belles plages, étant donnée son exposition au vent le cap Carvoeiro est connu des surfeurs européens. La commune a pris conscience de l’intérêt touristique de ses côtes et a engagé un vaste programme de développement. De nombreux chantiers sont en cours et une grande quantité d’appartements sont en vente dans de petits ensembles bien intégrés dans le paysage, rien de semblable au « bétonnage » des côtes sud et est espagnoles. Malheureusement de gros chantiers sont en panne actuellement à cause de la crise économique. <o:p></o:p>
15 décembre 2008 :<o:p></o:p>
Il a plu toute la nuit, ce matin vent et soleil, j’en profite pour faire mon sport et en chemin suis interpelé par un portugais qui m’ayant pris pour un copain (preuve que je suis également bien intégré dans le paysage local) se confond en excuses et comprenant que je suis français m’apprend qu’il a travaillé longtemps dans la région parisienne. Il est actuellement en retraite depuis six ans mais doit continuer à travailler sur les bateaux pour pouvoir vivre. Il regrette beaucoup la France où, me dit-il, il vivait beaucoup mieux mais la nostalgie de son pays et le climat ont eu raison de sa résistance et il est rentré chez lui.<o:p></o:p>
Nous avons passé l’après midi à rechercher du gaz, sans succès, nous ne sommes pas en panne mais je souhaite entrer au Maroc avec deux bouteilles pleines. Au Portugal comme en Espagne il y a deux fournisseurs principaux, »Repsol » et « Galp » qui ont des bouteilles modernes équipées de soupape de sécurité et de raccordement rapide de type « clipso ». Mon installation « à la française » n’étant pas équipée de ces raccords il me faudrait la modifier, stocker mes deux bouteilles vides dans le camion, souscrire deux contrats de gaz portugais, rendre les bouteilles au retour, remodifier l’installation pour remonter les bouteilles françaises. Mais au Maroc nous trouvons relativement facilement des fournisseurs qui remplissent directement les bouteilles de quel que fournisseur que ce soit (infos trouvées sur Internet).Aussi (infos trouvées sur Internet) nous avons deux adresses au Portugal et en Espagne de petits artisans faisant ces remplissages dont une à Quelfes où nous passerons bientôt. Alors nous verrons à Quelfes ce que nous ferons.<o:p></o:p>
Nous prenons la route de Cascais au nord de Lisbonne où Jo, dans une vie antérieure a séjourné et gardé un bon souvenir. Nous arrivons à la nuit au camping de Gincho et nous installons sous les pins maritimes. <o:p></o:p>
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CASCAIS<o:p></o:p>
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16,17 décembre 2008 :<o:p></o:p>
Le beau temps est revenu sur la côte portugaise et nous en profitons pour faire le grand ménage dans le camion car le sable est partout. Jo est à la lessive mais le sèche linge du camping étant en panne il faut installer un fil entre les arbres pour profiter du vent et du soleil. Nous prendrons le bus pour rejoindre Cascais ; en chemin nous traversons plusieurs lotissements de résidences magnifiques où les ocres, le bleu, le blanc dominent. Les routes sont bordées de grands palmiers, les bancs publics sont habillés de faïences multicolores, dans les jardins des cactus géants sont en fleurs. Nous arrivons en centre ville et découvrons sur un rond point une crèche grandeur nature. Nous nous dirigeons vers la citadelle qui hélas est fermée pour travaux et nous ne pourrons pas la visiter. Néanmoins nous en ferons le tour et découvrirons au passage le magnifique jardin municipal planté d’eucalyptus, de pins maritimes, de yuccas géants et de ficus monumentaux. Des paons, des bernaches, des canards milouins déambulent dans les allées et partout des faïences magnifiques. Nous terminerons notre visite sur le port de pêche où les petits bateaux multicolores sont au mouillage, ici pas de grosses unités on pratique une pêche côtière artisanale que l’on sent maîtrisée. Nous irons dîner dans un petit restaurant avant de reprendre le bus pour le camping. Nous attendions un courrier de France au camping de Lisbonne et apprenons qu’il est arrivé, alors nous irons demain le récupérer.<o:p></o:p>
18,19,20 décembre 2008 :<o:p></o:p>
Après le sport du matin dans les dunes et une promenade sur le front de mer pour Jo nous reprenons la route pour Lisbonne et à la sortie du camping de Guincho nous rencontrons nos bourguignons Jean et Gilberte qui ont décidé de passer quelques jours à Cascais et viennent donc installer leur camping car à Guincho. Nous avons tous à peu près la même documentation et utilisons les mêmes campings. Nous sommes heureux de nous revoir, nous nous saluons et repartons vers Monsanto. Nous y arriverons rapidement, récupérons notre courrier et installons notre camion. Le lendemain, nous passerons notre journée à faire nos courses dans les grandes surfaces de Lisbonne ; ainsi nous rencontrerons chez Décathlon une jeune vendeuse parlant parfaitement le français puisque née à Montpelier où elle vécut et fait ses études avant de revenir au Portugal avec ses parents. Elle nous explique les difficultés de la vie dans son pays où, nous dit-elle, il faut pratiquer plusieurs métiers pour s’en sortir. Elle critique durement la classe politique pour sa gestion et le détournement des fonds européens d’aide au développement. Le Portugal étant condamné par la cour européenne de justice à rembourser la totalité de ses aides avec en prime une amende record. Désabusée, elle ne voit pas l’avenir en rose mais elle préfère son pays à la France car ici on y est moins stressé.<o:p></o:p>
Nous repartons de Lisbonne par le pont Vasco de Gama sous un chaud soleil, il fait 20°C et sommes sous la protection de « Christo Rei » là haut sur son promontoire. Le Rio Tajo est magnifique et apercevons Belém ; nous roulons jusqu’à Setubal où notre navigateur nous envoie dans un cul de sac, cerné à gauche par un porche de 1,80 mètre de large infranchissable avec notre autobus, à droite par une voie sans issue, devant par un panneau « sens interdit » et au centre, une place encombrée de véhicules en stationnement dont certains débordent largement sur la voie publique. Il nous faut manœuvrer avec prudence pour ne rien accrocher et emprunter le sens interdit pour nous sortir de ce mauvais pas.<o:p></o:p>
Nous quittons Setubal avec plaisir pour mieux affronter une route complètement défoncée entre Grandola et Santiago de Cacem où Jo slalomera sur une vingtaine de kilomètres entre les nids de poule ; il nous faudra une heure pour franchir la distance. Cette expérience, n’en doutons pas, nous sera fort utile pour affronter certaines routes marocaines. Nous continuons notre route plein sud pour rejoindre la côte et notre camping à Vila Nova de Milfontes.<o:p></o:p>
VILA NOVA DE MILFONTES<o:p></o:p>
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21,22 décembre 2008 :<o:p></o:p>
C’est le téléphone qui me tirera du lit, ma Marjo me souhaite un bon anniversaire et une partie de la journée se passera au téléphone pour recevoir des appels ou des mails en cette circonstance. Il fait très beau et 22°C, nous en profitons pour une promenade à pieds dans cette jolie petite ville visiblement appréciée par des campings caristes allemands et un français qui ont investi en masse un petit parking en bord de falaise à l’entrée de la ville avec vue imprenable sur la mer. Ce sont de grosses unités très chères et bien entendu tout est déployé, auvents, paraboles, barbecues, tables et chaises de camping .Les parties de cartes vont bon train et les cris et rires des joueurs attirent encore plus l’attention des promeneurs. Je hais particulièrement ce genre de comportements sans gène et provocateurs qui conduisent immanquablement les municipalités à prendre des arrêtés interdisant l’accès de leurs parkings côtiers aux campings car.<o:p></o:p>
Nous nous promènerons jusqu’au port de plaisance où les bateaux désœuvrés bouchonnent au grès des vagues. Nous dînerons d’un plat de morue avant de rejoindre notre camion caché sous les branches du camping de Milfontes.<o:p></o:p>
Le lendemain, sport et promenade dans les dunes où nous admirons la végétation partiellement en fleurs. Je suis particulièrement intrigué par un arbuste couvert de fruits jaunes semblables à des tomates cerise. J’ai cueilli une « tomate » afin de la goûter une fois rendu au camping. Nous sommes descendus au petit port de pêche par une rue abrupte et avons assisté au retour des pêcheurs au bout de la jetée. Au passage un matou blanc (sale) nous a emboité le pas pour ne plus nous quitter jusqu’à notre retour. Il avait une bonne tête et des yeux vairons. La mer en se retirant découvrait de gros rochers à l’entrée du port mais les marins locaux, se faufilant habillement, entraient dans la passe à bonne vitesse sous la poussée de leur moteur hors bord « Yamaha ». Les goélands en rang d’oignons sur la jetée attendaient patiemment leur pitance, cette méthode de pêche étant probablement la moins fatigante. Ainsi avons-nous assisté au débarquement de la pêche du jour d’un trio de marins, probablement le père et ses deux garçons. Un tonneau en plastique de deux cents litres rempli aux trois quarts de gros poissons déjà vidés et nettoyés constitue l’essentiel des prises du jour. Le père jetant par-dessus bord des restes d’entrailles oubliés dans le tonneau déclencha une attaque en règle des goélands en embuscade qui, à grands coups de bec d’ailes et de cris stridents, se battent entre eux pour s’arracher le butin. Les garçons trièrent les espèces dans des bacs qu’ils transportèrent jusqu’à la chambre froide sur le port. <o:p></o:p>
Nous avons rejoint notre campement et j’ai retrouvé la « tomate cerise » dans ma poche ; après l’avoir découpée, j’en ai porté prudemment un petit morceau à ma bouche : une horreur d’acidité m’a envahi la langue puis la gorge, rien à voir avec la cerise et encore moins avec la tomate.<o:p></o:p>
SAGRES et le Cap SAINT VINCENT<o:p></o:p>
23,24 décembre 2008 :<o:p></o:p>
Nous continuons notre tour du Portugal en longeant la côte, le temps est couvert à notre départ de Milfontes mais nous retrouvons le soleil et le vent à notre arrivée à la pointe extrême sud-ouest du pays et de l’Europe. Nous stationnons notre camion sur un parking prévu à cet effet et allons découvrir le cap St Vincent. Nous ne pouvons pas accéder au phare l’entrée en étant interdite. Nous nous promenons sur les falaises impressionnantes qui surplombent l’océan où les vagues turquoises viennent se briser aux rochers en écumant. Une plaque sur un rocher rappelle au touriste la mort de Sven Greff, aventurier, né en 1971 et mort en ces lieux en 2001. Nous remarquons plusieurs pêcheurs à la ligne surveillant leur bouchon perdu dans les vagues et ceci d’une hauteur proche des cent mètres sans jumelles évidemment.<o:p></o:p>
Nous nous rendons ensuite au camping « Orbitur » de Sagres et nous installons pour la nuit. Nous sommes sur un terrain sableux et en pente et devons caler l’avant du camion pour retrouver de l’horizontalité. De nombreux campings car de toutes nationalités y sont installés et beaucoup pour plusieurs mois afin de profiter de la douceur du climat.<o:p></o:p>
En ce jour de Noël, le soleil est avec nous, nous croisons sur le camping un français célibataire, amateur de pêche qui, en partance pour le Maroc, c’est aperçu qu’il a oublié ses papiers, aussi il restera sur place. Nous avons enfourché nos vélos et sommes allés nous promener à Sagres et dans les chemins à travers la lande fleurie sur les falaises. J’ai pensé à mon gendre Alain et à mon copain Stéphan de Chailly qui trouveraient là un terrain à leur mesure pour de grandes journées de Vtt.<o:p></o:p>
La vue est magnifique, aussi loin que porte le regard, la mer, les goélands qui planent, les petits bateaux en pêche et au loin, le golf de Cadiz dans le soleil. Un tapis de petites fleurs blanches dégage une odeur de miel et un alignement de figuiers borde le chemin de terre rouge typique de la côte portugaise. Ces images féériques resteront longtemps dans ma tête, je suis tombé amoureux de ce pays qui possède un tel patrimoine naturel. Nous avons poussé jusqu’à la forteresse de Sagres qui sur son promontoire, domine l’océan, malheureusement fermée pour les fêtes nous ne pourrons pas la visiter. Puis nous nous laissons glisser dans la grande descente qui mène au port de pêche où dans le soir qui tombe les bateaux et les goélands attendent patiemment la fin des festivités humaines pour reprendre la mer. Par un chemin de terre ocre, nous continuons notre descente qui nous mènera sur la plage où quelques surfeurs s’adonnent encore à leur sport favori. Nous attacherons nos bicyclettes à une barrière de bois et irons nous asseoir à la terrasse du seul restaurant ouvert dans les environs, directement sur la plage, le soleil qui tombe dans l’océan, il fait doux. Le serveur parle français couramment, il nous propose une carte très fournie où, bien entendu, le poisson domine .Nous choisissons une bouillabaisse et pour l’accompagner, celui-ci nous conseille un « Vinho Verde ». Pour patienter nous dégusterons un verre de Porto en apéritif accompagné de pâté de sardines et d’olives. Cette « bouillabaisse de Noël » sur la plage de Sagres, le Vinho Verde, vin blanc un peu verdâtre (d’où son nom) et légèrement pétillant, Jo et moi nous en reparlerons longtemps. Il nous faudra bien trois quart d’heure pour rejoindre à vélo notre camion. <o:p></o:p>
« Félize Natal »<o:p></o:p>
Nous nous sommes rendus sur la terrasse du restaurant du camping, fermé en cette saison, mais dont la connexion wifi est active, car nous avons un rendez vous pour une vidéo conférence avec la sœur de Jo, Eliane, Jean François son mari, Frédéric et Thomas leurs enfants et Célestine la maman de Jo et Eliane. Jo est heureuse car elle voit et entend sa maman et toute la famille .Hélas eux ne la voient pas mais ils l’entendent. <o:p></o:p>
Nous prenons également contact avec Marjo et Arnaud qui réveillonnent avec leurs enfants le résultat est identique. Je comprendrai plus tard que nous étions dans le noir sur la terrasse du restaurant et que, par conséquent notre webcam ne pouvait pas fonctionner.<o:p></o:p>
QUARTEIRA<o:p></o:p>
26 décembre 2008 :<o:p></o:p>
Nous reprenons la route par la côte en direction de Faro point le plus sud du Portugal, notre guide nous indique deux campings : Quarteira avant Faro et Olhao après Faro. Nous choisissons le premier et par un temps un peu couvert nous passons Lagos et Portimao. Au passage nous admirons un magnifique village, Almadena, un peu en hauteur sur notre gauche, éclairé par le soleil, nous nous arrêtons pour faire une photo. Un gros camping car « Sudwind » est en train de pourrir au bord de la route, j’en suis tout retourné. Nous atteindrons Quarteira vers seize heures et à notre grande surprise le camping est pratiquement complet. Avec un peu de mal nous trouvons une place sur un terrain sableux en pente. Nous nous positionnons tant bien que mal et raccordons notre camion aux utilités.<o:p></o:p>
Un rapide tour des lieux et nous nous rendons compte que Faro et ses environs sont très prisés par les camping caristes du monde entier. Ce sont essentiellement des seniors installés ici pour y passer l’hiver. Toutes les nationalités y sont représentées les américains et anglais s’y font remarquer par la taille gigantesque de leur camions. La plupart sont posés directement sur les travées du camping, la taille standard des emplacements n’étant pas adaptée à leur matériel. Nous ne nous sentons pas à l’aise dans cette concentration et décidons de partir dès demain pour Olhao. Au matin nous nous préparons pour le départ. Après avoir débranché Totor et levé les béquilles de stabilisation je m’apprête à sortir les roues avant des cales de niveaux .Comme le terrain est légèrement en pente j’enlève le frein à main et descend pour donner une impulsion à celui-ci afin de passer les cales. Le camion passe les cales mais continue à avancer entraîné dans la pente par son poids malgré le sable mou et s’engage sur la travée en direction des arbres en face de notre emplacement. Il a fallu un bon réflexe de Jo qui, restée à l’intérieur a tiré le frein à main et stoppé notre engin au milieu du chemin l’empêchant ainsi d’aller percuter les arbres. Merci Jo, notre périple aurait pu se terminer ici.<o:p></o:p>
Nous quittons Quarteira qui est une jolie petite ville dans les palmiers et les fleurs, aménagée pour accueillir le tourisme de troisième âge.<o:p></o:p>
OLHAO<o:p></o:p>
27,28 décembre 2008 :<o:p></o:p>
Nous sommes vite à Olhao distant d’une cinquantaine de kilomètres de Quarteira. Le temps est couvert et le camping saturé. Nous trouvons une place sous les pins parasol et nous nous installons avec la ferme intention de reprendre rapidement la route du Maroc surtout que le temps tourne à la pluie. Les campings cars sont partout et dans tous les sens comme à Quarteira le coin est connu des habitués. A peine installés, nous avons la visite d’un sédentaire qui nous a vu arriver. Il est né à Montenach en Moselle près de Thionville, il a soixante douze ans et nous raconte une partie de sa vie. Il nous invite à prendre l’apéritif dans son camion demain pour nous raconter la suite. Claude est ancien patron d’une entreprise de deux cent salariés à Strasbourg où il a connu Béatrice sa femme. Fuyant le fisc français il s’est installé en Allemagne où il a construit sa maison. Fuyant le fisc allemand il s’est installé il y a vingt deux ans en Espagne sur la côte méditerranéenne. Il y a acheté vingt deux mille mètres carrés de terrain et installé un parc d’attraction et construit une autre maison. La retraite venue il a acheté un énorme camping car et la petite Smart dans la soute arrière et coule des jours heureux à Olhao. Son souci actuel revendre dans de bonnes conditions deux hectares de terrain constructible au bord de la méditerranée en Espagne. Le pauvre.<o:p></o:p>
Nous faisons également connaissance de notre voisine, une nantaise de Saint Jean de Boiseau, sa sœur habite à Pont Saint Martin et sa meilleure amie était responsable de l’auberge de jeunesse de Metz. Elle passera l’hiver avec son mari à Olhao. <o:p></o:p>
Nous allons nous promener à pieds vers le port et sommes attirés par une exposition colombophile. Non pas par amour des pigeons mais parce que la pluie tombe drue nous sommes en admiration devant ces volatiles classés par spécialité et notés par un jury de connaisseurs. Ainsi apprendrons nous qu’un pigeon dit voyageur classé dans la catégorie « Borrachos Machos » peut totaliser jusqu’à trois millions de kilomètres à son compteur.<o:p></o:p>
De retour au camping notre cher Claude et sa Béatrice viennent pour nous préciser que l’heure de l’apéritif demain est « locale » c'est-à-dire une heure plus tôt qu’en France…<o:p></o:p>
Afin de bien gérer cette affaire, nous les invitons à bord de Totor et leur proposons l’apéritif à l’heure « locale » c'est-à-dire tout de suite. Ils repartiront deux heures plus tard (heure locale).<o:p></o:p>
La pluie et le soleil se disputent le ciel en ce début de matinée. Après le sport et le petit déjeuner nous rejoignons le wagon de Claude et Béatrice qui, après la visite des lieux et une caresse à Tina la petite chienne reine de la place, nous écoutons la suite de la vie de Claude un verre de « Vinho Verde Tinto » à la main. Oui un vin vert « rouge » ça existe nous l’avons essayé avec Jo.<o:p></o:p>
Nous avons fait une promenade de quatre heures dans le parc naturel Da Ria Formosa proche du camping, lieu de rendez vous d’une multitude d’oiseaux. Nous avons admiré bécasses, hérons, foulques, grèbes, cigognes, flamands roses, pluviers, canards. Nous découvrons également un moulin à grains datant de 16ème siècle, actuellement en cours de rénovation, ce moulin était encore en fonctionnement en 1970, il avait la particularité de fonctionner à la force des marées (comme l’usine électrique de La Rance), le grain était écrasé entre deux grosses meules en grès. Nous sommes rentrés au camping en passant à proximité des bassins d’un site piscicole expérimental objet d’une aide de la communauté européenne. <o:p></o:p>
Nous passerons notre dernière nuit portugaise à Olhao et repasserons en Espagne dès demain. <o:p></o:p>
Le Portugal est un superbe pays qui mérite qu’on s’y attarde afin d’y découvrir toute la beauté de ses paysages, la douceur de son climat et la gentillesse de ses habitants. Les côtes marines sont encore relativement préservées du « bétonnage » à tout va tel qu’on peut l’observer en Espagne .Le visiter en camping car en période hivernale est un bonheur car la majorité des campings côtiers sont ouverts et quasiment déserts sauf ceux du sud autour de Faro. Nous y reviendrons. <o:p></o:p>
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DECOUVERTE DU PORTUGAL<o:p></o:p>
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EVORA<o:p></o:p>
06 décembre 2008 :<o:p></o:p>
C’est donc dans le brouillard et sous une pluie fine que nous passons au Portugal vers Badajoz. Nous arrivons à Evora sous le soleil et stationnons notre camion sur un parking à l’extérieur de la ville quasiment sous les arches d’un aqueduc millénaire construit par les romains. Evora est une ville médiévale, blanche et ocre, au cœur de l’Alentejo. Son centre historique est abrité dans des fortifications, on y accède par quatre portes et des ruelles pavées étroites. Nous visitons une partie de la vieille ville, la place Giraldo, place principale avec ses arcades, son église du 16ème siècle Santo Antao et sa fontaine en marbre rose. Le marbre rose est caractéristique de la région et très utilisé dans les édifices et monuments. Nous nous perdons dans des venelles où le linge pend aux fenêtres. Les entrées de maison sont très proches les unes des autres, environ deux mètres et nous nous demandons quelle allure peuvent avoir les habitations ? Nous aurons la réponse un peu plus tard quand nous entrerons dans un petit restaurant. Nous sommes dirigés vers le sous sol et pénétrons dans une grande salle dont les fenêtres étroites donnent sur la ruelle au niveau du sol. Cette salle est soutenue par des colonnes en pierres et des arches qui se croisent pour former un ensemble sous voutes très agréable dont la fraîcheur doit être appréciée durant les chaudes journées d’été. Nous y déjeunons vers 17h00 tout en appréciant la qualité de la construction très ancienne et le savoir faire des maîtres maçons de l’époque.<o:p></o:p>
Nous nous rendons ensuite au camping « Orbitur » de Evora où nous installons Totor sur ses béquilles et sous les branches d’une forêt d’eucalyptus. Le camping est équipé d’une borne wifi gratuite et d’installations sanitaires correctes. Nous passerons notre première nuit portugaise sous le bruit de la pluie et les aboiements des chiens des maisons qui jouxtent le camp. <o:p></o:p>
07 décembre 2008 :<o:p></o:p>
Réveil sous une pluie battante qui nous empêche de mettre le nez dehors. <o:p></o:p>
Nous en profitons pour mettre de l’ordre dans le camion et vaquer aux tâches ménagères courantes. Nous passerons une partie de l’après midi sur Internet pour relever notre messagerie et enrichir le blog des photos stockées dans les cartes mémoires de nos appareils photo. Nous passerons également du temps au téléphone pour prendre des nouvelles de la famille et des amis.<o:p></o:p>
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08 décembre 2008 :
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Il fait beau, le baromètre de la cellule a fait un bon spectaculaire vers les hautes pressions, il fait 15°C. Nous nous pressons pour expédier les obligations matinales afin de profiter de la belle journée qui s’annonce pour continuer la visite d’Evora. Dans la précipitation j’oublie de remonter les béquilles du camion, résultat, labourage du terrain sablonneux sur quatre mètres. Heureusement pas de dégât à déplorer mais une constatation, la signalisation « béquilles hautes » sur le tableau de bord n’est pas efficace et pourtant j’ai passé beaucoup de temps pour rénover et modifier le système de stabilisation du camion. Une modification électrique s’impose donc pour éviter que ce genre d’incident ne se reproduise.<o:p></o:p>
Donc départ pour Evora où nous stationnons sur le parking de l’entrée de la ville. Nous visitons l’église royale de San Francisco du 15ème siècle toute décorée d’or et de faïences bleues. Evora a été la place forte de la reconquête chrétienne de la péninsule ibérique au 12ème siècle et le cœur du nouveau royaume portugais. Plusieurs rois et leur cours s’y sont installés et surtout à l’époque des grandes découvertes maritimes .Ils y ont laissé un patrimoine historique, artistique et culturel qu’on retrouve dans les vieilles pierres de la cité.<o:p></o:p>
Nous découvrons également le Palais des Ducs de Cadaval dont nous admirons particulièrement la cour intérieure ombragée par les orangers et citronniers et les faïences bleues typiques du Portugal. La chapelle des « Os » du 16ème siècle qui renferme dans son sous sol un ossuaire dont la trappe est ouverte pour la visite ainsi qu’un puits profond. Les pierres tombales de la famille ducale y sont également présentes.<o:p></o:p>
Devant, sur la place « Comte Villa Flor » on trouve les ruines d’un temple romain du 1er siècle et au bout de la place un jardin public avec vue sur la ville blanche, c’est un des points culminants de la cité.<o:p></o:p>
Place de la porte de « Moura » nous passons devant la poste où une fontaine en marbre rose du 16ème siècle occupe le centre de la place. Un belvédère nous permet d’observer la ville dans le soleil couchant c’est superbe.<o:p></o:p>
Nous rejoignons le camping, une chouette nous donne l’aubade (les chiens aussi).<o:p></o:p>
LISBONNE
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09 décembre 2008 :<o:p></o:p>
Nous quittons Evora vers midi après avoir vidangé et fait les pleins du camion, nous mettons le cap sur Lisbonne par une belle matinée ensoleillée. Il y a du vent et nous admirons la campagne portugaise qui défile. Les églises sont partout. Des cigognes sont perchées sur les poteaux électriques haute tension, les nids font comme des décorations sur des sapins de noël. Nous arrivons à Lisbonne par le gigantesque pont « Vasco de Gama » et sous un soleil magnifique. Le Tajo est bleu et vert émeraude crêté de blanc par le vent qui souffle très fort. Nous nous insérons dans un convoi de l’armée portugaise qui roule à 30 kms/h pour pouvoir profiter plus longtemps de ce spectacle magique. Au bout du pont, sur un promontoire, « Christo Rei » les bras ouverts, accueille le visiteur. <o:p></o:p>
Nous arrivons sur le terrain de camping du parc Monsanto au sud ouest de la ville. C’est un immense parc de 38 hectares en terrasse couvert de pins parasol avec golf, piscine, terrains de sport, statues. Le confort y est garanti, un seul défaut, le bruit. En effet le parc est inscrit dans un nœud routier très fréquenté et la circulation génère un fond sonore constant. Heureusement nous sommes en plein centre du parc et le bruit y est atténué. Nous installons notre camping car, effectuons les raccordements habituels et partons découvrir l’ensemble des installations.<o:p></o:p>
10 décembre 2008 :
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Par une belle journée ensoleillée nous partons pour la ville. Nous emprunterons le bus, un arrêt est à 200 mètres du parc. Notre première visite sera pour Belém. Après avoir réglé au chauffeur la modique somme de 1,40 € par personne (c’est un prix forfaitaire pour tous les transports publics de Lisbonne) nous voici lancés dans une course folle à travers les rues de la capitale portugaise. Les chauffeurs de bus sont probablement recrutés pour leur habileté à se faufiler dans la circulation et rémunérés au nombre de tours effectués dans la journée.<o:p></o:p>
Une fois le dernier passager chargé, démarrage sur les chapeaux de roues, tant pis pour ceux qui ne sont pas assis ils seront ballotés, secoués, balancés d’un bord à l’autre, projetés vers l’arrière les uns sur les autres puis renvoyés en paquet vers l’avant au premier feu , ils décolleront en groupe vers le plafond au premier trou de la chaussée et atterriront en vrac au fond du bus une fois l’asphalte retrouvé. Cramponnés à tout ce qui se trouve à leur portée ils n’aspirent qu’à une seule chose atteindre le premier le seul siège vide restant pour peu qu’un trou d’air ne perturbe pas leur projet. Vieux, handicapés, femmes enceintes tous seront traités de la même manière. Ainsi avons-nous constaté qu’un bus plein à craquer aux heures de pointe, après un démarrage court et violent et un coup de frein savamment donné et la porte ouverte à bon escient était capable de recharger une bonne douzaine de voyageurs et là, commence la balade Lisbonnaise et la valse des sardines ceci sous les invectives du chauffeur.
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A Belém, nous reprenons des couleurs une fois hors du bus et nous nous retrouvons vers le monument « Padraodos Descobrimentos », immense bateau de pierre érigé vers la mer en l’honneur de tous les artisans des grandes découvertes maritimes portugaises. Nous visiterons la Tour de Belém construite au 16ème siècle à l’entrée de Lisbonne sur le Taje pour protéger la ville d’intrusions ennemies. Du dernier étage nous observons l’entrée au port de commerce d’un cargo porte conteneurs passant sous le pont. Nous visitons également le monastère de « Jéronimos » célèbre cloître du 16ème siècle où repose « Vasco de Gama » sous un gisant à l’entrée de l’église ainsi que, dans le chœur, plusieurs membres des familles royales du Portugal. Dans le déambulatoire, une troupe de théâtre interprète une pièce pour un public de visiteurs ravi. Nous passons devant le monument aux morts des guerres portugaises, gardé par deux militaires. Nous prenons le tram pour rejoindre la « Place du commerce », centre commercial de Lisbonne. Pas prompte à réagir, Jo saute en bas au dernier moment et les portes se referment sur moi. Je descendrai à l’arrêt suivant et retrouverai ma compagne plus tard. Nous traversons la grande place du commerce, et passons sous l’immense porte qui donne accès à la grande zone piétonnière où nous irons dîner d’un plat de morue. Puis retour par la place des ministères à « Caïs de Sodré » point de départ de la ligne 714 de notre bus qui doit nous ramener au « Parque de Campismo ».<o:p></o:p>
Ici, tous les transports publics empruntent le même chemin, bus, tramways, trolleybus, taxi , ambulances, police plus quelques écervelés slalomant dans cet imbroglio pour couper au plus court. Tout ce petit monde se croise, se suit, se double, s’évite se klaxonne, se salue, à vitesse maximum sans jamais se toucher. L’unité de mesure pour le passage est le millimètre, l’instrument de mesure, l’œil du chauffeur, l’agent régulateur du trafic, le bon Dieu. Ce soir notre chauffeur c’est « Fangio » sa mère devait être lavandière car il n’a pas son pareil au Portugal pour laver, rincer et essorer le passager. <o:p></o:p>
Nous retrouvons notre résidence mobile avec plaisir pour une nuit presque calme.<o:p></o:p>
11 décembre 2008 :
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Après le sport du matin et un solide petit déjeuner, nous reprenons la route du centre ville par notre moyen de transport préféré. Il suffit de regarder le visage des voyageurs pour comprendre l’épreuve subie. Après avoir embrassé une matrone et esquivé une peluche envisonnée je suis propulsé dans un siège heureusement vide. Jo a probablement été aspiré par l’appel d’air car elle occupe le siège voisin. Nous atteindrons la place du commerce en un temps record et serons expulsés sur le trottoir sans toucher les marches.<o:p></o:p>
Aujourd’hui nous visiterons le « Castelo de Sao Jorge » .Il faut gravir les hauteurs de Lisbonne en minibus, trolleybus ou pédibus comme nous le ferons afin de découvrir les façades de faïences des maisons, les petites ruelles pavées et les pissoirs publics qui font le charme de la ville. Nous atteindrons le château une heure plus tard. C’est une bâtisse fortifiée construite par les musulmans qui tenaient la ville au 11ème siècle. Elle fût reprise par Alphonse Enriques premier roi du Portugal en 1147. Il mit son armée sous la protection de St Georges qui rendit donc la citadelle à la chrétienté. Une statue du saint en garde l’entrée. Ce château conservera ses attributions militaires jusqu’en 1910. Actuellement un restaurant occupe le centre de la place forte .Nous faisons le tour des remparts d’où la vue sur Lisbonne, le Taje, le pont Vasco de Gama est admirable. Nous rejoindrons le port à l’aide d’un de ses trolleys jaunes qui font l’attraction des circuits touristiques de Lisbonne. Nous déambulons dans la ville et déjeunerons en face du tribunal criminel dans un restaurant « O Cerveirense » rua Nova Do Almada, où nous avons apprécié la décoration de faïence et le vinho tinto « Alcambar » vin de production locale de grande qualité.<o:p></o:p>
Nous rejoignons l’emplacement des bus avec une joie contenue pour un retour agité avec en prime les « engueulades » du chauffeur qui en plus, ce soir est de mauvaise humeur. <o:p></o:p>
12 décembre 2008 :
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Il a plu cette nuit et ce matin il y a des nuages. Nous souhaitons continuer notre visite de Lisbonne. Il fait 13°C quand nous reprenons la route du centre ville. Nous arrivons place du commerce avec le soleil et décidons de rejoindre à pied les arènes au « Parque de Campo Pequeno » ce qui représente approximativement deux heures de marche. Nous traversons donc la zone piétonnière jusqu’à la place de « Rossio » où se trouve le théâtre « Maria 2 » la place est décorée pour les fêtes de noël par des images de neige de sapins et de rennes qui font cruellement défaut en pays lusitanien aussi on crée du rêve comme on le peut .Un orchestre interprète de la musique sous la maîtrise d’un chef virevoltant. Une calèche tirée par deux chevaux guidés par un père noël vert remplace les rennes et le traineau traditionnel. Puis nous empruntons l’ »Avenida da Libertade » véritables « Champs Elysées » de Lisbonne où les grandes banques, compagnies d’assurances et grands hôtels mondiaux sont ici présents. L’allée centrale est plantée de palmiers et fleurie comme aux plus beaux jours de l’été. Beaucoup de statues balisent le parcours telle celle de Simon Bolivar. Nous atteignons la place « Marques de Pombal » où l’immense statue du dit marquis domine de toute sa hauteur le quartier « Sao Sebastio » avec en arrière le parc « Edouardo VII » et le jardin « Amalia Rodriguez » dans lequel a été érigé un immense sapin en plastique. Nous bifurquons sur la droite pour remonter l’Avenida « Fontes Pereira de Maïo » domaine des grandes marques automobiles dont une immense publicité pour Peugeot et des grands magasins dont les entrées sont gardées par la policia. Nous remarquons beaucoup de mendiants. Partout des travaux sont en cours dont l’extension du métro en partie subventionnés par des fonds européens. Nous arrivons à la place « Saldanha » avant de prendre en enfilade l’ »Avenida da Républica » qui mène aux arènes. Nous sommes dans le Parque Pequeno aux pieds des arènes plus petites que celles de Madrid. Celles-ci sont aménagées et beaucoup de restaurants y sont intégrés. Nous irons nous restaurer dans une rue parallèle au « Namur » 54 Av. Defensores de Chaves où nous dégusterons un repas excellent dont :<o:p></o:p>
Une « sopa alha frances » excellente soupe de légumes.<o:p></o:p>
Bacalhau espiritual (brandade de morue avec tranches de pommes de terre gratinée) <o:p></o:p>
Espaguete de gambas gratinado (spaghettis aux crevettes gratinés)<o:p></o:p>
Fromages de chèvre frais, pâtés de thon et de sardine.<o:p></o:p>
Vinho Tinto d’excellente qualité. <o:p></o:p>
Nous avons décidé de refaire le chemin du retour à pied afin de digérer. Nous avons pu admirer les illuminations nocturnes et surtout les arbres qui pleurent (des larmes illuminées semblent tomber des branches). Nous avons enfin repris le bus « rotovator » pour rejoindre le camping.<o:p></o:p>
Ce soir j’ai une pensée particulière pour Edwige, Gérard, Gilles, James, Lucienne, Thierry, Chantal, Frédéric, Sophie, Pascale, Philippe , Edith, Laurence, Marc, Christelle, Christophe, Jean François, Eliane. Denise et Célestine. Mon premier cercle.<o:p></o:p>
2 commentaires -
Fin provisoire de notre séjour en Espagne<o:p></o:p>
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04 Décembre 2008:<o:p></o:p>
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Au réveil le temps est clair et il fait doux. Direction le parc Juan Carlos pour le sport matinal. C’est un plaisir que de courir dans cet endroit. Peu de Madrilènes profitent de telles installations, je pense que le dimanche le parc doit être plus fréquenté. Je croise surtout des personnes âgées. Des agrès sont installés de-ci de-là pour un travail musculaire spécifique. Ainsi j'ai pratiqué du "banc à pédales", je ne connaissais pas. On s'assied sur un banc normal et on choisi sa paire de pédales plus ou moins résistante en fonction de sa forme physique et on pédale.<o:p></o:p>
Le parc étant en hauteur, on domine la ville, ainsi je vois, le palais royal, la cathédrale, les tours Picasso et Goya, le stade Santiago Bernabeu... On croise des œuvres d'art contemporain.<o:p></o:p>
Une statue blanche tout en longueur d'une dizaine de mètres, œuvre d'un sculpteur espagnol intitulée "Opus 392" représente la "flexibilité" de l'homme tant physique que morale. De quelque point dont on la regarde on voit des parties de corps humains lovés dans des positions suggestives. D'un point de vue elle ressemble à un gros serpent mais en y regardant bien c'est bien d'un coït dont il s'agit.<o:p></o:p>
Plus loin un mur en hauteur en forme de sinusoïde semble changer de forme et de couleur au fur et à mesure que l'on avance. L'effet visuel est surprenant. Puis, au centre d'une place, cinq doigts en béton, dirigés vers le ciel, semblent crever le sol. Placé au milieu de cette main énorme, j'imagine qu'elle va se refermer sur moi et m'entrainer sous la terre.<o:p></o:p>
Je passerais bien plus de temps dans ce parc mais il faut plusieurs jours pour en découvrir tout l'intérêt. Au retour je m'y suis perdu mais grâce aux statues géantes j'ai retrouvé des points de repère et ainsi j'ai pu regagner le camping "Osuna". Si vous avez l'occasion, un jour, de passer à Madrid, n'oubliez pas le Parc Juan Carlos, vous ne le regretterez pas.<o:p></o:p>
Après la douche et un solide petit déjeuner, Jo et moi reprenons le métro que nous connaissons bien maintenant pour la Plaza de Torros .Nous descendons à l'arrêt "Ibiza" et découvrons les magnifiques arènes rouges de renommée mondiale. Malheureusement un cirque disposé tout autour perturbe considérablement la vue de l'édifice. Jo prend tout de même des photos.<o:p></o:p>
Nous reprenons le métro direction la "plaza Isabelle 2". En fait, je souhaite retourner au Palacio Réal dans un but précis. Mon adorable belle sœur Edith, un jour particulier, m'a fait un cadeau .Comme elle connait mes gouts pour le dessin, elle m'a offert un "carnet de voyage" dans lequel figure une reproduction d'un dessin au crayon de la statue équestre qui marque l'entrée du Palacio Réal. Ce dessin, je l'ai reproduit moi même et quand j'ai vu la vraie statue hier, pour la première fois, j'ai eu un choc, elle ne correspond pas au dessin. Aussi ai-je pensé qu'il en existe une autre et donc, je dois la trouver. Nous nous retrouvons donc à rechercher l'angle de vue du palais permettant de situer approximativement la position de l'artiste lors de la réalisation de son dessin et ainsi je découvrirai le modèle. Mais après avoir effectué le tour complet du Palacio Réal nous n'avons pas découvert d'autre statue équestre. En fait, je suppose que l'artiste a travaillé de mémoire et qu'il a représenté l'œuvre d'une manière plus "guerrière" que la réalité.<o:p></o:p>
Nous passons deux heures dans un cyber café et faisons le tour de la place de l'Opéra .Une manifestation bruyante et colorée de la CGT locale anime le quartier sous la "protection" discrète de la policia. Un personnage burlesque attire l'attention des passants et au passage Jo ne manque pas de glisser une petite pièce dans la main tendue. Nous franchissons le seuil de la crypte romane de la cathédrale pour une visite des tombeaux de marbre de la haute noblesse Madrilène et piétinons particulièrement celui de "Juan Antonio Ibez Sanchez y Rodriguez Marques de la Vega" vu que nous ne pouvons faire autrement ici, les allées sont des tombes. Nous traversons la magnifique plaza Major toute illuminée et reprenons le métro pour le retour au camping où nous attend Totor.<o:p></o:p>
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05 Décembre 2008 :<o:p></o:p>
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Ce matin encore le soleil brille, il fait 11°c et nous nous apprêtons à quitter Madrid. Nous mettons le camion en route, relevons les béquilles, rangeons les calles dans le coffre, programmons le GPS pour notre prochain point de chute : le camping de « Caceres » en Extremadura choisi sur notre guide « Bel-air » Europe 2008 qui liste plusieurs milliers de sites d’hébergement en Europe. Pourquoi Caceres ? nous souhaitons visiter Lisbonne et ne faire que des étapes de 200 kms maximum afin de ne pas être bousculés par le temps, d’arriver assez tôt sur les campings et nous installer tranquillement .Donc Caceres, seul camping ouvert à l’année à cette distance est sur notre route qui nous fera passer au Portugal à Badajoz. L’étape suivante, nous la voyons bien vers Evora où notre guide « Bel-air » nous proposera bien une aire de camping ouverte à l’année avant de toucher Lisbonne. Comme nous n’avons pas de programme préétabli, nous privilégions nos envies et établissons notre itinéraire quasiment au jour le jour. Il se trouve qu’à cette époque de l’année les campings sont déserts et sommes pratiquement toujours assurés d’y trouver de la place. Le temps est également un élément déterminant dans notre choix, ainsi avons-nous changé nos options en quittant la côte atlantique chassés par la pluie et le vent pour chercher plus au sud un climat plus doux.<o:p></o:p>
Donc, direction Caceres par l’Autovia N°5 et nous traversons une partie de la « Castilla de la Mancha » dans des paysages de rochers, d’oliviers à perte de vue, de vignobles rabougris. De temps en temps sur un promontoire un château et à hauteur de Talavera sur la droite la Sierra Grados avec la pointe d’el Pico (1352 m) et derrière la Sierra de Avilla avec la Serrota (2294 m) toutes deux sous la neige et dans le soleil c’est beau.<o:p></o:p>
Nous passons dans la Communidade de Extremadura un peu avant Navalmoral de la Mata. Nous arrivons à Caceres vers 16h00 ville de prime abord sans âme toute de béton vêtue. Après un peu de recherche nous arrivons au camping. La jeune fille qui nous accueille nous explique avec un sourire qu’il y a de la place mais qu’il y a une fête sur le camping pour les caravanes et camping car pendant 2 jours. Alors nous déclinons et fuyons cet aggloméra de caravaning pour chercher un point de chute plus calme. Nous reprenons notre route en direction de Badajoz par la N ex 100 en recherchant sur notre carte dans les zones forestières colorisées en vert une route ou un chemin propice au camping sauvage. Nous trouvons sur notre droite une petite route en direction de Aliseda à 24 kms que nous empruntons. Sur plusieurs kms de route cahotante nous longeons des plantations d’oliviers clôturées. Puis sur la droite une aire largement dégagée pour accueillir notre camion. Nous nous installons en retrait de la route sous un olivier dans un calme absolu. Nous sommes entre deux propriétés immenses et apercevons sous les arbres des taureaux noirs aux grandes cornes qui nous ignorent parfaitement. Un porc brun de bonne taille vient à travers le grillage nous souhaiter la bienvenue par des grognements amicaux. <o:p></o:p>
La nuit tombante nous fermons notre camion pour dîner et passer une bonne nuit .<o:p></o:p>
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06 Décembre 2008 :<o:p></o:p>
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Nous nous réveillons vers 9h00, il fait doux je vais faire un tour dehors et rencontre mon ami le porc brun d’hier soir qui tient à me présenter sa famille, ils sont une quinzaine et ca grogne à qui mieux mieux pour me saluer. Le courant semble passer entre nous et de savoir que leurs jambons charnus vont bientôt rejoindre la vitrine du charcutier de la ville voisine me fend le cœur. <o:p></o:p>
Après le sport dans les chemins avoisinants, la douche et le petit déjeuner nous reprenons notre route sous le brouillard car nous sommes à une hauteur d’environs 800 m. Au fur et à mesure que nous approchons de Badajoz la route descend et le brouillard se lève pour laisser place au soleil. Nous passons au Portugal dans des paysages de western. <o:p></o:p>
J’ai une pensée particulière pour les filles du bureau de Air Liquide Metz à qui j’ai promis de ne pas les oublier (Bernadette1et2,Marie,Chantal,Maryse,Pascale,Isabelle,Gwladys,Gloria,Laetitia,Karine,Dominique,Katia,Marie Jeanne). Je ne les oublie pas.<o:p></o:p>
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Nous reviendrons en Espagne pour rejoindre Algésiras.<o:p></o:p>
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