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    RETOUR AU PORTUGAL

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                                                                                    TARIFA

    23 Mars 2009:

    Le ciel est  gris comme mes pensées. Le vent souffle en rafales comme pour nous chasser plus vite du sol Marocain. Le cœur lourd nous dirigeons notre camion vers le port de Ceuta. Je passerai sous silence, les deux jours sans intérêt, qu’il nous a fallu pour rejoindre Martil depuis Moulay Bouslem. Le passage des douanes marocaine et espagnole fut une formalité pour Jo : l’embarquement dans la foulée sur le « Pacifica » de la compagnie « Euro-Ferrys », une simple distraction. La traversée du détroit de Gibraltar, par temps couvert et mer agitée, ne nous a pas passionnés, aussi en avons-nous profité pour nous restaurer. Le débarquement à Algésiras quarante cinq minutes plus tard et déjà, nous changeons de continent. Les nuages bas ne nous permettent même pas d’avoir un dernier regard  pour ce Maroc tant aimé mais nos pensées y sont attirées comme par un aimant puissant.<o:p></o:p>

    Nous rejoindrons Tarifa, la pointe extrême sud de l’Espagne pour y passer la nuit dans un camping sélect en bord de mer.<o:p></o:p>

    DOS HERMANAS - BEJA

     
     
    Dos Hermanas - La maison hantee du  camping-poubelle

     

     

     

    Nous  avons rendez vous avec Mathilde le 29 mars à Lisbonne où celle-ci passera une semaine en séjour de découverte d’une capitale européenne avec son école. Je suis un peu pressé de retrouver ma fille car il y a maintenant six mois que je ne l’ai vue et elle me manque terriblement. Nous ne sommes jamais restés séparés aussi longtemps alors, pas de temps à perdre. Notre court passage en Espagne nous fera traverser Cadix où nous ne trouverons pas une place pour garer notre camion. Nous décidons de continuer notre route vers Dos Hermanas, banlieue sud de Séville, où nous passerons la nuit  dans le camping « Villsom » qui était fermé lors de notre premier passage en décembre. Le matin, le soleil est revenu et c’est par un temps printanier que nous repasserons au Portugal à Rosal de la Frontera. La route est agréable, très peu fréquentée, les mimosas sont en fleurs, les cigognes nichent sur les poteaux téléphoniques et les pylônes des lignes à haute tension. Nous passons un pont qui enjambe le « Rio Guadania » qui a la particularité de marquer la frontière entre l’Espagne et le Portugal de Badajoz à Mourao. Nous atteignons notre camping étape de Béja au cœur de cette belle région de l’Alentejo. C’est sous les eucalyptus odorants que nous passerons la nuit.<o:p></o:p>

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    RETOUR A LISBONNE<o:p></o:p>

    26 Mars -4 Avril 2009 :<o:p></o:p>

    C’est au son du clairon que nous serons réveillés ce matin car le camping jouxte une caserne de l’armée de l’air portugaise, nous n’avions pas remarqué ce détail la veille, lors de notre installation. Le temps est très beau et nous préparons notre camion pour le départ. Par la route nationale 121 puis l’IC1 nous arrivons à Setubal que nous traverserons avec l’intention de rejoindre l’autoroute A2 qui, par l’ancien  pont « du 25 Avril » devrait nous faire arriver à Lisbonne par le sud de la ville, au plus près du parc de Monsanto où se trouve notre camping. Notre GPS, au carrefour des autoroutes, préférera l’E1 et nous ne pourrons plus faire demi-tour quand nous nous en apercevrons. Donc, c’est par l’E1 et le pont « Vasco de Gama » et par conséquent par l’est, que nous arriverons à Lisbonne. Ceci dit, traverser le « Rio Tajo » par ce pont magnifique est toujours un régal pour les yeux et loin d’être une punition, même si le trajet en est sensiblement rallongé. Nous retrouvons le « Parque de Campismo » plus encombré qu’en décembre mais trouverons facilement une place agréable non loin de la piscine. Nous aimons particulièrement ce camping très vaste sous les eucalyptus cinquantenaires. Les aires de stationnement sont largement dimensionnées et équipées de vasque d’eau, de table et bancs en bois. Les voies d’accès sont larges, les manœuvres y sont faciles. La propreté des lieux est exemplaire, le personnel très sympatrique et dévoué, nous nous y sentons bien.<o:p></o:p>

    Nous avons eu Mathilde au téléphone, sa voiture a été visitée devant l’école, une porte est endommagée. Un petit tour par l’hôtel de police de Nantes pour un dépôt de plainte en bonne et due forme, un petit tour par le garage pour une expertise des dégâts et les réparations seront effectuées à son retour du Portugal. Ma « Boubou » découvre les affres de la vie en autonomie, je la sens bouillonnante de rage. Ce n’est pas grave ma fille, même loin de toi, je suis à tes côtés ! <o:p></o:p>

    Nous irons plusieurs fois nous promener dans Lisbonne qui a, aujourd’hui, sous le chaud soleil d’avril, un air de vacances. Les promeneurs y déambulent en tenue légère dans les rues piétonnières. Un accordéoniste joue un air de « fado » son petit chien, un panier dans la gueule, fait la quête parmi les badauds. Les garçons de café slaloment entre les tables pour servir les verres de « Sagres » à leurs clients assoiffés. Là, devant la fontaine, un automate humain tout de blanc vêtu, parfaitement immobile durant de longues minutes, s’anime dès qu’une pièce, déposée par un spectateur, résonne dans l’urne qui se trouve à ses pieds. Plus loin, des artistes proposent leur talent  pour caricaturer en quelques minutes et quelques coups de crayons votre personnage, tandis que d’autres, réalisent à la peinture,  des tableaux de sites remarquables de la ville, leur production est exposée à même le sol. Un petit  tramway jaune, typique de la ville de Lisbonne, donne de la cloche pour réclamer le passage. Un groupe exubérant de jeunes filles, lunettes de soleil sur le nez chante à tue tête un air portugais à la mode. Tout respire la joie et la bonne humeur, même le linge aux fenêtres des maisons  bat au vent du printemps comme autant d’étendards, symboles de  vie et de  liberté.<o:p></o:p>

    Nous prenons notre petit déjeuner sur la table en bois dans la douceur du matin en observant un groupe de merles chahuteurs dans les bosquets qui bordent le chemin. Des tourterelles roucoulent dans les eucalyptus à l’odeur entêtante. Les voisins nous saluent, notre musique préférée nous enveloppe, la vie est paisible. Je redécouvre des sensations oubliées depuis si longtemps, enfouies sous le poids d’une existence d’homme normal, consacrée au travail et à la vie des siens. Existence de bonheurs parfois, dont les souvenirs vous montent à la tête comme des bouffées de chaleur. Existence de stress souvent, dont les souvenirs vous laissent des brûlures à l’estomac comme des goulées de vinaigre. Existence de malheurs aussi, dont les souvenirs  vous laissent des secousses au cœur comme les répliques d’un tremblement de terre. <o:p></o:p>

    Nous sommes allés repérer l’hôtel où Mathilde sera hébergée dans le quartier de Saldanha il faut une bonne heure de bus pour nous y rendre. L’après midi sera occupé au nettoyage des vélos et au shopping.<o:p></o:p>

    A l’aéroport de Lisbonne, que nous avons rejoint en bus, nous retrouvons Mathilde, je l’ai aperçue de loin et avec beaucoup d’émotion, nous courons l’un vers l’autre et nous nous embrassons longuement. Je suis très heureux d’être auprès d’elle pour quelques heures de bonheur. Nous passerons finalement peu de temps ensemble, son emploi du temps étant relativement chargé, elle fait partie d’un groupe et doit se conformer à ses règles, ce que m’a fait comprendre à demi-mot un de ses professeurs. Je l’admet volontiers même si une certaine déception m’envahit. Nous nous retrouverons plusieurs fois pour déjeuner ensemble, elle me raconte sa vie, ses découvertes, ses copains et copines l’ambiance de l’école et les sorties le soir dans Lisbonne qui laissent des traces et rendent les lendemains difficiles, vie de jeune, quoi de plus normal ? Nous irons également visiter ensemble « l’Océanario », magnifique aquarium d’eau de mer, le plus grand d’Europe. Cette construction est conçue pour y admirer la vie marine des différentes mers du globe. Nous passerons l’après midi totalement immergés dans l’Atlantique nord, dans l’océan Indien où dans l’océan Pacifique. L’aquarium central  contient sept millions de litres d’eau  salée obtenue à partir d’eau douce. La salinité, la température, la composition physico-chimique et micro biologique y sont contrôlés en permanence par un laboratoire spécifique intégré. La vie en eau confinée requiert l’utilisation de systèmes de filtration et de désinfection très sophistiqués. L’alimentation des différentes espèces de poissons, mollusques, crustacés, algues et planctons est élaborée dans un second laboratoire afin de maintenir tout ce petit monde en parfaite santé pour le plus grand bonheur des visiteurs. L’ensemble est organisé pour y observer les espèces dans les meilleures conditions, ainsi, allongés sur un sofa confortable, nous avons le sentiment de faire partie intégrante de cet univers marin. Les  bancs de thons, morues, espadons, daurades, requins et autres raies  défilent devant nos yeux au milieu des rochers et en parfaite harmonie, chaque espèce suivant son propre trajet, en évitant de se mélanger aux autres. Un énorme poisson soleil se laisse dériver en évitant le moindre mouvement qui puisse entamer un potentiel  énergétique que l’on devine quasiment nul.

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    Lisbonne - aquarium  (2)
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    Dimanche matin, jour de départ, nous retrouverons Mathilde et son groupe à l’aéroport, enregistrement des bagages, au revoir un peu difficile, salle d’embarquement, dernier regard. Salut ma « Boubou » à bientôt à Nantes !<o:p></o:p>

    Nous rejoindrons le quartier de Belém  en bus, où nous irons visiter le « Musée de la marine » dans l’aile occidentale du monastère de « Jeronimo » au bord du Tage port de départ des caravelles qui ont fait la gloire des navigateurs Portugais. Ce musée expose deux mille cinq cent pièces réparties dans une quinzaine de salles retraçant l’épopée maritime portugaise. Salle de l’Orient exposant des éléments d’époques multiples dont des embarcations, meubles, peintures, porcelaine chinoise, tous ces objets ayant une origine commune : l’Orient. Salle de la marine de plaisance où l’on trouve des modèles de  bateaux construits au XIXème siècle. Salle de la marine marchande où nous admirons le paquebot de l’Infante D.Henrique. Salle de la construction navale où est reconstitué un modèle de chantier naval. Salle des découvertes, point fort de cette visite où on peut admirer l’évolution des instruments de navigation astronomique et de cartographie nautique, qui ont permis les grandes découvertes. Salle du XVIII ème siècle où on a admiré la frégate « D.Fernando e Gloria » qui a effectué le dernier voyage de la route des Indes sous voiles. Salle des XIX et XXème siècles et son croiseur  « Adamastor » qui a pris part au mouvement révolutionnaire ayant conduit à la république du Portugal. Salle des pêches côtières, salle des pêches lointaines, pavillon des galères où nous admirons le « Bergantim Real » galère de quatre vingt rameurs propriété de la famille royale portugaise. Trois hydravions sont aussi exposés dont le « Santa Cruz » ayant effectué la première traversée aérienne de l’Atlantique Sud. Nous terminerons par la salle des « Cabines royales » permettant d’apprécier le confort et le luxe de l’ « Amélia »  et la vaisselle, cristallerie et couverts du « Sirius » yachts des monarques lusitaniens.<o:p></o:p>

    Nous passerons une dernière journée au camping de Monsanto afin de préparer notre camion et d’effectuer quelques courses au « Jumbo » du coin, bien entendu nous avons déjeuné sur notre table en bois, caressés par les chauds rayons du soleil. Mathilde est bien arrivée à Nantes et a retrouvé sa grande sœur,  chez qui elle « squatte » une chambre afin de se remettre de son voyage.<o:p></o:p>

     

     


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